En 2023, les dépenses de l’État pour les achats s’élèvent à un total de 89 milliards d’euros. Ce montant pourrait parfaitement illustrer le discours de politique générale que le Premier ministre, Michel Barnier, a prononcé mardi à l’Assemblée nationale, dans un contexte de réduction des dépenses publiques.
Selon une étude publiée fin septembre par la Banque des Territoires et l’association Intercommunalités de France, la commande publique a retrouvé son volume de 2021 et se rapproche des niveaux d’avant la crise sanitaire. Ces dépenses importantes, souvent critiquées pour leur impact sur les déficits publics, ont atteint 89 milliards d’euros en 2023, soit une augmentation de 4,5 % par rapport à l’année précédente. Ces commandes englobent les achats réalisés par l’État, les collectivités locales et les bailleurs sociaux pour les fournitures, les prestations de services, les matériaux de travaux publics, ou encore la rénovation des écoles.
On utilise souvent divers arguments pour donner une interprétation politique à la commande publique : dépenses excessives de l’État, mauvaise gestion financière… Mais l’augmentation des dépenses de l’État et des collectivités peut s’expliquer, au moins en partie, par l’inflation. En effet, la hausse des prix a été répercutée par les fournisseurs sur les coûts finaux. Il ne faut pas voir les commandes publiques comme un mal. En réalité, elles alimentent le secteur privé qui répond aux appels d’offres publics.
Dynamiser les projets
Ce sont principalement les Petites et Moyennes Entreprises (PME) qui bénéficient en premier de ces commandes publiques. Parfois, la commande publique permet de lancer des projets potentiellement porteurs ou de relancer des activités essentielles après des crises. Évidemment, ces investissements doivent être soigneusement étudiés et leur pertinence confirmée. Mais quand l’administration choisit d’acheter des biens et des services auprès des petites entreprises, cela les soutient économiquement dans toutes les régions et territoires.
Lorsque le Premier ministre, Michel Barnier, parle de la règle budgétaire dite « 2/3, 1/3 » (deux tiers de réduction des dépenses et un tiers de hausse des impôts), il pense avant tout aux frais de fonctionnement de l’appareil étatique et non aux dépenses utiles génératrices d’activité économique. Il est important de noter que la commande publique représente actuellement près de 10% de notre PIB, ce qui correspond à la richesse économique produite en France chaque année.