Sur les réseaux sociaux, circulent de nombreux deepfakes montrant et faisant entendre le Premier ministre en train de délivrer diverses déclarations à l’intention des conducteurs. Ces enregistrements ne sont pas authentiques, ils ont été créés à l’aide de l’intelligence artificielle.
Michel Barnier est la cible de plusieurs deepfakes circulant sur les plateformes sociales qui lui prêtent des déclarations marquantes, mais totalement inexactes. Dans ces montages vidéo, on peut soi-disant entendre le Premier ministre évoquer une « taxe de 0,5 centime par kilomètre », une « hausse du prix des carburants de 1,40 euro » ou encore « la réduction de la limite de vitesse à 90 km/h sur autoroute dès 2025 ». Cependant, Michel Barnier n’a jamais annoncé de telles mesures.
Des deepfakes d’un réalisme croissant
Les deepfakes désignent des vidéos générées par intelligence artificielle, ayant pour but de faire dire aux personnalités des propos fictifs. Jusqu’à récemment, la qualité de ces vidéos n’était pas optimale ; les voix souvent robotiques et saccadées trahissaient rapidement la supercherie.
Dans ces clips, les deepfakes sont élaborés avec beaucoup de soin. Michel Barnier y est présenté faisant des déclarations lors de bulletins d’information, à l’Assemblée nationale ou dans des discours diffusés sur des chaînes d’information en continu. Chaque vidéo, avec ses fausses mesures, attire l’attention, notamment celles qui avancent « la réduction de la vitesse maximale sur autoroute à 90 km/h pour les voitures thermiques », « un dispositif connecté dans les véhicules pour fixer une taxation de 0,5 centime par kilomètre » et « la hausse du coût des carburants de 1€40 ».
L’apparence et l’intonation de Michel Barnier sont tellement crédibles que l’on pourrait aisément se laisser tromper. Cependant, le fond de ces enregistrements est invraisemblable et peut éveiller les soupçons ; les propositions fictives attribuées à Michel Barnier semblent irréalistes et seraient inconcevables pour de nombreux conducteurs.
Un compte parodique sur TikTok à l’origine
En procédant à une recherche inversée des images, on découvre que ces vidéos émanent d’un compte TikTok qui se revendique de faire « de l’humour et de la parodie par intelligence artificielle ». Sur ce compte, d’autres figures politiques sont aussi mises en scène pour faire des déclarations tout aussi fantaisistes. Le souci est que ces montages se retrouvent souvent téléchargés et diffusés sur d’autres profils et d’autres plateformes numériques, souvent débarrassés du contexte initial, ce qui peut induire certains en erreur.
Les personnalités politiques subissent de plus en plus souvent des attaques par le biais des deepfakes. Des technologies existent pour estimer la probabilité que l’intelligence artificielle ait été employée dans une vidéo, une image ou un fichier audio, à l’image du détecteur de deepfakes « Hiya ». Cependant, ces méthodes demeurent imparfaites. La solution la plus fiable demeure la vérification manuelle : par exemple, si Michel Barnier déclarait l’instauration d’une taxe kilométrique, cette nouvelle serait relayée par les médias traditionnels ; son absence indiquerait probablement qu’il s’agit d’une fausse information.