Le gouvernement dirigé par Michel Barnier pourrait être renversé cette semaine, suite à l’annonce de motions de censure déposées par LFI et le RN. Pendant ce temps, des divisions refont surface au sein de la gauche.
Le lundi 2 décembre, le Premier ministre Michel Barnier a activé l’article 49.3 de la Constitution concernant le projet de financement de la Sécurité sociale, mettant ainsi en jeu la responsabilité de son exécutif. Les partis d’opposition ont immédiatement annoncé leur intention de déposer une motion de censure, dont une orchestrée par le RN et une autre par le Nouveau Front populaire. Ces motions devraient être soumises au vote mercredi après-midi et, à moins d’un rebondissement inattendu, le gouvernement devrait probablement chuter. Cette perspective a déjà commencé à provoquer des divisions au sein de la gauche.
Jusqu’à maintenant unies, les forces du Nouveau Front populaire vont rapidement se retrouver face à un défi de taille : comment éviter un nouveau blocage au Parlement si elles parviennent à accéder au pouvoir ? Le député socialiste Emmanuel Grégoire affirme que « Le Parti socialiste est reconnu pour son sens des responsabilités. Nous ne laisserons pas le pays sombrer dans le désordre. Nous, les socialistes, avons toujours été enclins à rechercher des accords, non pas par des compromis désavantageux, mais par des arrangements constructifs. Toutefois, nous n’avons pas reçu un mandat suffisant de la part des Français pour gouverner seuls. »
Refus catégorique de compromis pour LFI
Avec un effectif d’un peu moins de 200 députés, la gauche se trouve dans l’incapacité d’agir seule à l’Assemblée nationale. Par conséquent, le PS cherche à établir des alliances avec d’autres partis, à l’exception du RN, mais toute idée de compromis est catégoriquement rejetée par l’insoumis Paul Vannier. « Avec les partisans de Macron, aucun compromis n’est envisageable sur les enjeux majeurs. Pour sortir de cette impasse politique provoquée par le chef de l’État, il est impératif de demander sa démission. C’est là que se trouve le véritable obstacle, il se situe à l’Élysée », analyse le député.
On voit donc déjà se profiler un affrontement interne qui risque de diviser la gauche dans les jours à venir si Michel Barnier est écarté : d’un côté, le Parti socialiste qui envisage des négociations, de l’autre, les Insoumis, qui restent inflexibles et se préparent à une éventuelle élection présidentielle anticipée.