La France se prépare à fêter les 10 ans des attentats terroristes visant un magazine satirique Charlie Hebdo et un supermarché juif a fait 17 morts à Paris. Les trois jours de violence, déclenchés par la publication par le magazine de caricatures du prophète Mahomet, ont déclenché un débat mondial sur la liberté d’expression et les sensibilités religieuses.
Les commémorations comprendront une édition spéciale de Charlie Hebdodes cérémonies dirigées par le président Emmanuel Macron et la maire de Paris Anne Hidalgo, et des hommages dans toute la France en hommage aux victimes.
Le 7 janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi ont pris d’assaut les locaux de Charlie Hebdotuant 11 personnes et en blessant 11 autres. Une douzième victime a été tuée dans la fuite des hommes armés.
Les assaillants, qui revendiquaient leur allégeance à Al-Qaïda au Yémen, ont déclaré qu’ils voulaient se venger de l’impression par le journal de caricatures du prophète Mahomet.
Le lendemain, leur associé Amedy Coulibaly tuait un policier à Montrouge, au sud de Paris. Le 9 janvier, il attaque un supermarché casher de l’Est parisien, tuant quatre personnes après les avoir prises en otage.
Les trois assaillants sont morts dans des échanges de tirs avec la police.
Au lendemain des attentats, le directeur artistique français Joachim Roncin a créé le slogan « Je suis Charlie », qui est devenu un logo adopté par les défenseurs de la liberté d’expression, qui sont descendus dans les rues lors de rassemblements dans toute la France pour soutenir le concept.
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Événements spéciaux
Le magazine publiera mardi un double numéro spécial présentant les résultats d’un concours demandant aux lecteurs de dessiner Dieu, ainsi qu’un sondage sur l’attitude des Français à l’égard des caricatures religieuses, du blasphème et de la liberté d’expression.
« Ils n’ont pas tué Charlie Hebdo», a déclaré le rédacteur en chef Gérard Biard dans un récent entretien à la nouvelle agence AFP. « Nous voulons que cela dure mille ans. »
Le magazine affirme que le concours s’adresse à tous ceux qui en ont assez de vivre dans une société dirigée par Dieu et la religion.
« L’idée n’est pas de publier quoi que ce soit, c’est de publier tout ce qui fait douter, qui fait réfléchir et qui pose des questions pour ne pas se retrouver enfermé dans l’idéologie », a déclaré Riss, un caricaturiste qui a survécu à l’attentat.
Les chaînes de télévision françaises prévoient une couverture particulière, la chaîne publique France Télévisions organisant un événement mettant en vedette Charlie Hebdo personnels, experts en terrorisme, enseignants et artistes de la Bibliothèque nationale de France.
Dans le nord-est de la France, des lycéens ont collaboré à une édition spéciale de Charlie Hebdo Grand-Estun journal à distribuer dans les écoles.
L’Institut national de l’audiovisuel (INA) met également en ligne des images d’archives des événements.
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L’héritage de la provocation
Depuis sa création en 1970, Charlie Hebdo est connu pour repousser les limites de la liberté d’expression, s’attirant souvent la censure pour son ton provocateur.
Les critiques accusent le magazine d’islamophobie, pointant du doigt les caricatures du prophète Mahomet qui, selon certains, associent l’islam au terrorisme.
Les défenseurs de la liberté d’expression en France considèrent la capacité de critiquer et de ridiculiser la religion comme un droit fondamental acquis au cours de siècles de lutte pour réduire l’influence de l’Église catholique.
En décembre 2020, 14 personnes ont été condamnées pour avoir aidé les frères Kouachi et Coulibaly à planifier et à mener les attentats.
« Le fait de choisir des victimes précisément parce qu’elles étaient journalistes, ou membres des forces de sécurité, ou de confession juive, démontre clairement en soi leur volonté de semer la terreur dans les pays occidentaux », a déclaré le président du tribunal.