Convertir Renaissance en une véritable « formation politique de masse » constitue l’objectif de l’ex-Premier ministre. Dès la semaine prochaine, il entreprend ce projet ambitieux, animé par la volonté de « tracer une voie vers 2027 ».
Avez-vous remarqué beaucoup d’affiches du mouvement Renaissance ces derniers temps sur les panneaux d’affichage ? Des militants distribuant des tracts sur vos marchés, en dehors des périodes de campagne officielle ? La dynamique d’Emmanuel Macron semble avoir ralenti ces dernières années. Un ancien membre du gouvernement de Macron relativise en disant que « le parti est une coquille vide, mais c’était déjà le cas du PS sous François Hollande ». Aujourd’hui, le défi est de taille : passer de moins de 10 000 adhérents vers « un parti de masse », d’après une collaboratrice proche de Gabriel Attal. Ainsi, le jeudi 9 janvier 2025, un nouveau programme a été lancé par le leader des députés d’Ensemble pour la République (anciennement Renaissance).
Établir un état des lieux pour un diagnostic précis
Le premier projet démarre dès la semaine prochaine avec l’organisation d’états généraux. Les anciens militants impliqués seront sollicités durant un mois, au travers de 500 réunions dispersées à travers le pays, accompagnées des déplacements de Gabriel Attal. Ils seront consultés sur les forces et les faiblesses du mouvement, et un diagnostic sera exposé lors d’un grand meeting d’ici le printemps. « Un rassemblement d’un nouveau genre », promettent les leaders de Renaissance. Selon une élue interrogée par 42mag.fr, « il est temps de prendre des risques ». L’enjeu central réside, d’après elle, dans la mobilisation, suscitant l’enthousiasme de participer, de revenir, de s’investir à nouveau dans le parti. « On a perdu l’esprit de 2017, on s’est transformé en un parti élitiste. Il nous faut retrouver notre langage d’optimisme ! » Et cela commence, selon les responsables, par la création de nouveaux tracts, avec plusieurs centaines de milliers d’exemplaires prévus pour être distribués dans les prochains jours.
En parallèle, un travail de fond sera mené sur les idées. Un député fidèle à Macron affirme carrément : « Il est temps de reprendre notre réflexion ». La transformation du modèle économique et social, la réindustrialisation, un virage vers le régalien, et la transition écologique sont les trois grands thèmes ciblés. Des groupes de travail sont prévus sur plusieurs mois, avec Valérie Hayer, ancienne tête d’affiche de Renaissance lors des élections européennes, parmi les personnalités supervisant cette réflexion.
Un parti pour soutenir les ambitions de Gabriel Attal ?
Renaissance constitue l’espace où le député peut rebondir, surtout après que ses proches ont quitté le gouvernement. Lors des élections, il est toujours utile de disposer d’une machine bien huilée, avec des ressources financières et des militants à son service. Il souhaite « bâtir un chemin pour 2027 ». La preuve de cette ambition s’est manifestée lors de la présentation du programme de Renaissance jeudi, juste quelques heures avant la diffusion d’un documentaire plutôt élogieux le concernant, intitulé « Gabriel Attal, l’épreuve du pouvoir » sur la chaîne C8.
Dans ce documentaire, cet ancien dirigeant assure ne s’être « jamais senti prisonnier ». « Quelle que soit ma fonction future, je chercherai toujours à conserver ma liberté », déclare-t-il. Libre, en particulier à la tête du groupe macroniste au sein de l’Assemblée nationale. Cela pourrait même déranger certains, car il est accusé de jouer sa propre mélodie et d’avoir contribué à la chute du gouvernement de Michel Barnier. Son parti promet, cependant, dans son programme, de privilégier « les discussions constructives avec le gouvernement » et d’éviter les « divisions spectaculaires sur la scène publique ». Une intention qui ressemble fort à une bonne résolution pour l’avenir.