Les traitements pour la maladie de Parkinson peuvent entraîner des effets secondaires sérieux, notamment un comportement sexuel impulsif, une addiction aux jeux ou des comportements violents. Deux personnes touchées ont décidé de porter plainte contre GSK, la société qui fabrique un des médicaments en cause.
La bataille de Stéphane Grange contre GSK
Stéphane Grange fait partie des 273 000 personnes en France souffrant de la maladie de Parkinson, une condition incurable. Les traitements existants, tels que le Requip fabriqué par le laboratoire GSK, visent à atténuer les symptômes tels que les tremblements et la rigidité. En 2019, Stéphane Grange a commencé ce traitement, qui initie souvent une période d’amélioration significative des symptômes connue sous le nom de « lune de miel ». Cette amélioration peut masquer les addictions qui se développent à mesure que les doses sont augmentées pour contrer l’évolution de la maladie. Malheureusement, Stéphane a rapidement été confronté à des dépendances au jeu, au sexe et à des dépenses incontrôlées, accumulant une dette de 90 000 euros en moins de deux ans.
Procédures légales contre le laboratoire
Le 15 février 2024, Stéphane Grange a engagé des poursuites contre GSK devant le tribunal judiciaire de Nanterre, comme l’a rapporté Le Canard enchaîné. GSK commercialise le Requip en France depuis 1997, mais a été lent à signaler les graves effets secondaires potentiels. Stéphane souhaite que la justice reconnaisse la responsabilité de GSK et fixe une indemnisation. Une audience est prévue pour novembre 2025.
Addictions et traitements dopaminergiques
Comment ces traitements provoquent-ils des addictions ? La maladie de Parkinson est caractérisée par un déficit en dopamine, un neurotransmetteur essentiel à la régulation du plaisir et du désir. Les traitements dopaminergiques peuvent perturber le système de récompense du cerveau, conduisant à des compulsions et des dépendances, principalement avec les agonistes dopaminergiques comme le Requip, utilisé par environ 48 000 patients français.
Stéphane Grange : Des paris au sexe
Sous l’effet du Requip, Stéphane Grange, qui n’avait jamais été un joueur, s’est retrouvé à parier fréquemment, jusqu’à six fois par jour, même pendant que les compétitions sportives étaient interrompues à cause de la pandémie de Covid-19. Il a misé des milliers d’euros sur des matchs improbables comme ceux du championnat biélorusse en pleine nuit. En deux ans, il a dépensé plus de 40 000 euros dans le jeu, contracté des prêts et a été confronté à un redressement fiscal. Il a également développé une addiction au sexe, ce qui a conduit à la rupture de son couple. Son médecin a fait le lien avec son médicament, ajustant les doses pour éviter un sevrage brutal.
Des cas bien documentés
Jean-Christophe Corvol, professeur de neurologie, a découvert dans une étude de 2018 que près d’un patient sur deux sous agonistes dopaminergiques développe des troubles de l’impulsion dans les cinq ans. Pourtant, ces découvertes n’ont pas conduit à une mise à jour de la notice du Requip par GSK.
Un autre témoignage troublant
Dans un autre témoignage, une patiente sous Requip a révélé avoir vécu des obsessions sexuelles et alimentaires, gagnant 15 kilos en six mois et perdant toutes ses économies au casino en ligne. Elle a décidé d’entamer une procédure contre GSK en 2024 après avoir découvert des similitudes avec le cas de Stéphane Grange.
Conséquences destructrices
Un autre malade a subi des transformations effrayantes sous traitement, passant de l’homme de famille à un « serial cat killer », capturant et maltraitant des chats dans une spirale de violence inédite pour lui. Surpris en plein acte, il a été condamné malgré une responsabilité pénale finalement levée grâce à une expertise médicale révélant l’influence néfaste du médicament.
Affrontement judiciaire avec GSK
Le chemin judiciaire de Stéphane Grange et d’autres plaignants est semé d’embûches. Plusieurs ont précédemment obtenu des victoires contre GSK, tels que Didier Jambart, qui a remporté un procès après avoir démontré des conséquences néfastes similaires liées à la prise de Requip.
Réactions et défis futurs
France Parkinson, la principale association de patients, s’est engagée à mieux informer sur ces troubles, bien que les financements de l’industrie pharmaceutique continuent de poser des questions. Par ailleurs, la recherche d’alternatives thérapeutiques se poursuit, avec des approches ajustées pour minimiser les risques de comportements compulsifs. L’histoire de ces patients met en lumière la nécessité d’une vigilance accrue de la part des prescripteurs et d’une communication transparente sur les risques potentiels des traitements dopaminergiques.