D’après le syndicat, rassembler ces prisonniers qui présentent un danger élevé et qui peuvent parfois exercer une certaine influence pourrait comporter des risques. Cependant, il n’est pas contre l’idée de leur offrir une prise en charge adaptée, similaire à celle mise en place pour les détenus radicalisés.
Jean-François Fogliarino, qui occupe le poste de secrétaire général au sein du syndicat national des directeurs pénitentiaires SNPD-CFDT, a averti le 13 janvier sur 42mag.fr des dangers comparables à une « cocotte-minute » liés à la concentration des plus grands trafiquants de drogue dans une même prison.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, envisage de placer les « cent trafiquants de drogue les plus importants » dans « un établissement pénitentiaire hautement sécurisé » d’ici l’été prochain. « Nous tenons à saluer la détermination du ministre et le fait qu’il ait pris en compte » les préoccupations des syndicats, réagit Jean-François Fogliarino, qui n’est pas opposé « en principe » à « une gestion spécifique et sécurisée de ces détenus ».
Cependant, Jean-François Fogliarino met en avant le potentiel « danger de rassembler en un même lieu des détenus avec des parcours violents similaires, qui risquent d’entrer en concurrence et de rendre cette prison ingérable ».
S’inspirer de la gestion des détenus radicalisés
Le représentant syndical propose de considérer l’utilisation « d’une maison centrale où le personnel bénéficie déjà d’une formation de haut niveau concernant la sécurité, dans des établissements déjà bien sécurisés, avec des systèmes de régimes portes-fermées et des dispositifs de brouillage efficaces ».
Jean-François Fogliarino souhaite que l’on prenne exemple sur les mesures mises en place pour les détenus radicalisés. « Nous avons œuvré en parallèle sur les aspects sécuritaires et sur le contenu de la gestion des détenus. Il ne s’agissait pas seulement de les regrouper en un lieu, mais de concevoir un parcours de détention adapté », détaille-t-il.
Il met en lumière le pouvoir financier considérable de ces trafiquants de drogue, « qui les place en quelque sorte en concurrence directe avec l’État », et souligne le risque « de corruption parmi le personnel ». Selon lui, « certaines organisations criminelles possèdent les ressources pour recruter des individus susceptibles de passer des concours dans le but d’infiltrer notre administration de l’intérieur ».