Les premiers face-à-face tendus entre les deux prétendants à la tête du parti Les Républicains coïncident avec une campagne de Laurent Wauquiez qui prend des allures nettement plus chiraciennes.
Réflexions acérées de loin. À l’approche du congrès des Républicains prévu dans deux mois, où sera désigné leur nouvel président, l’ambiance se tend entre les prétendants Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, qui échangent des remarques cinglantes malgré la distance qui les sépare. « Les chiens aboient, la caravane passe sans encombre », a lancé le ministre de l’Intérieur sur RTL, en réponse aux critiques qui s’interrogeaient sur sa capacité à atteindre ses objectifs tout en étant « sous le contrôle de François Bayrou ».
« Je pense que c’était une remarque malheureuse et je suis convaincu qu’il le regrette », a répliqué le député de Haute-Loire lors d’un point presse. « Nous ne sommes pas des ennemis. Il faut éviter les attaques et les propos blessants », a-t-il ajouté, tandis qu’un de ses proches critiquait « l’agitation » du ministre, lui conseillant « de garder son calme ».
Wauquiez, le nouvel héritier de Chirac ?
Ces échanges vigoureux entre les deux rivaux coïncident avec l’intensification du processus de « chiraquisation » de la campagne de Laurent Wauquiez. Le député de Haute-Loire a d’ailleurs reconnu mardi sur Europe 1, mentionnant dès les premiers instants de l’entretien le nom de l’ancien chef de l’État et exprimant son désir de « parcourir la France » à la manière de ce dernier pour rencontrer les membres du parti LR.
Un parallèle souligné par sa référence aux « poignards plantés dans le dos ». Une évocation de la trahison qu’a subie Jacques Chirac de la part d’Édouard Balladur, son meilleur adversaire de droite, qui avait finalement sauté dans l’arène présidentielle en 1995, soutenu par des sondages favorables, avant d’être surpassé par celui qui allait devenir président.