La publication des résultats d’un récent sondage commandé par Le Monde à IPSOS a été l’occasion pour tout l’establishment d’épancher ses craintes douloureuses et ses tristesses feintes sur l’avenir de la démocratie. En effet, cette étude hautement critiquable, loin d’aider à faire avancer une quelconque « science politique », aura surtout permis à toute une puissante cavalerie de médiocres médiacrates de redoubler d’efforts contre l’ennemi ultime en ces heures sombres : le populisme. Le populisme, voilà l’ennemi ! Traduction : le peuple, voilà la cible.
Un camarade rageux a déjà analysé en long et en large cette sornette de sondage. Nous nous devons néanmoins de revenir dessus, afin de tirer au clair quelques points supplémentaires. En effet, ce stupéfiant sondage, dont les résultats ont permis déjà à une multitude effarée de crier au loup, comporte de nombreux points noirs. Il est d’usage d’essayer, dans de telles situations, de rendre le questionnement le plus neutre et objectif possible. Base même de toute forme d’étude politique, un sondage se doit d’induire le moins possible une réponse souhaitée. La froideur méthodologique, la neutralité – impossible en réalité, mais néanmoins idéale – sont de rigueur en la matière. Il suffit pourtant de regarder quelques questions parmi celles qui composent cette vaste ode à la bêtise antiscientifique pour comprendre que les sondeurs n’ont même pas essayé.
Questions pourries, sondage pourri, résultat : « tous pourris »
Véritable abomination dont il est souhaitable de voir les lambeaux donnés à manger à ses auteurs coprophages, une valse de fausses questions induisant un type de réponse plutôt qu’un autre s’y succèdent à un rythme intense, et cela démarre au quart de tour. Ainsi de la première interrogation, qui ne laisse aucun doute sur l’état de la France : « Selon vous, dans les années qui viennent, a) le déclin de la France est-il inéluctable b) le déclin de la France n’est pas inéluctable ? » Il ne faut pas avoir un doctorat en sciences politiques pour remarquer le caractère foncièrement biaisé de cette première question : que l’on choisisse l’une ou l’autre alternative, au final la France est en déclin. Et l’on s’étonne après d’aboutir à un résultat maussade ?
Plus loin, la partie qui aura suscité le plus de gloses concerne l’autorité. Cette interrogation, a priori banale, voire pertinente, aura fait couler beaucoup d’encre de par ses résultats : « Êtes-vous d’accord ou pas d’accord avec l’affirmation suivante : “On a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre” ? » Là aussi, le piège consiste à émettre une affirmation et à formuler la question d’une manière qui ne peut induire qu’un résultat plus ou moins catastrophique. D’abord, la question contient plusieurs sous-questions, auxquelles il est pourtant demandé de répondre comme si elles faisaient un bloc. « A-t-on besoin d’un chef ? » Telle aurait dû être la première question, si la précision eut été l’objectif des sondeurs. Loin de ce que José Bové bava sur la puérilité du peuple français, il est donc bien plus probable qu’il s’agisse alors d’une réaction à l’impuissance notable et notoire des « chefs » actuels du gouvernement français, Moullande en tête, plutôt qu’une volonté consciente de se subordonner à un führer tout puissant. Mais l’effacement de la complexité du réel est l’une des bases même de tout « vrai » sondage…
« La condition même de réalisation des sondages suppose la mise en suspens de tout esprit critique qui amènerait à discuter les questions et justifier les réponses. Les sondeurs ont horreur de toute critique des présupposés de leur technique. » Alain Garrigou
Ensuite, qu’est-ce qu’un vrai chef ? Le sondage n’apporte pas de définition qui aurait permis de préciser et non de fausser l’avis du sondé. Tout comme la question suivante n’apporte pas de précisions concernant le principe d’autorité : le fait de ne pas distinguer une autorité légitime d’une autorité illégitime permet alors les plus diverses exégèses de ce demiurge postmoderne qu’est « l’opinion ». On ne sera pas surpris, par contre, que celle qui ait été quasi unanimement mise en avant, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, fait du peuple français un peuple aux abois, peureux et à la recherche d’une main de fer – avalisant d’ailleurs l’idée que l’autorité serait bien trop critiquée. Or, compte tenu du manque d’informations, l’on pourrait très bien voir dans ces avis une crainte légitime d’une dévalorisation bien trop forte de toute forme d’autorité. L’intellectuel Christopher Lasch a dit ainsi, à propos de la société américaine – dont on sait que les maux sont voués à atterrir tôt ou tard sur le vieux continent – que la méfiance générale des Américains envers les institutions, les politiques, ne devaient pas inciter au cynisme anti-autoritaire, mais bien à une réforme des institutions afin de les rendre « dignes de confiance », car « le mal dont souffrait la société américaine était l’effondrement de l’autorité légitime » (Le Seul et vrai paradis, éditions Flammarion, p.34). Le paradoxe est donc apparent en ce qui concerne l’opinion des sondés français : un rejet massif des autorités (politiques, médiatiques, journalistiques) s’accompagne d’un appel à une « autorité » indéfinie. De cela, nous ne trouverons rien dans l’immense majorité des analyses expertes d’experts en analyse…
Enfin, la formulation de cette précédente question est perverse en soi. Inversons la question : qui pourrait être d’accord avec l’affirmation « l’on a besoin d’un faux chef pour remettre de l’ordre » ? N’est-ce pas déjà pousser l’interrogé à répondre en faveur d’une option – un accord, modéré ou radical – plutôt que l’inverse ? L’affirmation s’appliquant à la capacité de « remettre de l’ordre », n’est-il pas admis, tant par le bon sens que par la plus basique psychologie de groupe, qu’un bon chef permet, par sa présence, d’assurer l’ordre, la cohésion et l’unité du groupe ? Est-ce donc vraiment si choquant qu’une majorité pense qu’il faille avoir un « vrai chef » pour « remettre de l’ordre » ? L’anomie de la société française aidant, il n’est pas surprenant de voir une si forte demande d’ordre et de direction – nous dirions même, de sens. La question reste désormais de savoir si des autorités légitimes répondront à un telle demande, ou si elles les laisseront entre les mains de personnes moins bien intentionnées qui chercheraient à combler ce manque. L’on sait déjà que le Front National en a fait ses choux gras…
Bal des pompiers pyromanes
« Les ânes se sont ébroués joyeusement dans la fange. »
Le pire n’est pas, en revanche, dans l’incroyable subjectivité du sondage. Non, l’infamie se révèle bien au contraire dans la pluie d’analyses vomie par la solidaire corporation des médiacrates. C’est à grand renfort de slogans anti-populistes que toute la jungle des grattes-papiers larbins de l’ordre dominant a dénoncé les vils résultats du sondage. Une joie ineffable semblait presque avoir pris ces voyants d’une autre espèce, comme si ceux-ci confortaient leurs espérances, leurs prédictions les plus certaines. Les feulements des tigres de papier ont résonné dans toute la scène médiatico-politique : « Tous les ingrédients d’un populisme grandissant sont réunis. », « nouvelles fractures », « poujadisme », « populisme massif ». Les ânes se sont ébroués joyeusement dans la fange.
« C’est un concentré excrémentiel de tous les préjugés démophobes des élites que nous administre ce reportage admirablement tronqué. »
Néanmoins, la palme d’or du délire revient au court reportage d’I-Télé. Titré modestement « la France, entre racisme et pessimisme », on y apprend que la première chose qui ressort de ce sondage, c’est bien « une opinion française xénophobe ». Preuves ? Les réponses sur l’immigration (« trop d’étrangers » selon 70% des gens interrogés) et sur l’islam (« intolérant et incompatible » selon 74%). Et n’oublions pas ce pessimisme atroce : à la question sur le déclin de la France, 51% auraient répondu positivement. De même, 61 % considéreraient la mondialisation comme une menace pour la France. Traduction selon nos brillants cartomanciens : « terrible pessimisme ». Encore un coup de ces gueux inquiets et fermés.
Cela ne s’arrête pas là, car c’est un concentré excrémentiel de tous les préjugés démophobes des élites que nous administre ce reportage admirablement tronqué. Les uniques tableaux montrés à l’écran sont là pour appuyer l’affirmation de base, à savoir que « tous les ingrédients du populisme sont là » : certes, les Français considèrent le chômage comme leur plus grande préoccupation, certes les sujets identitaires se placent loin derrière les sujets socio-économiques, néanmoins, 56% diraient que les chômeurs « peuvent trouver un travail s’ils le veulent », et le dernier tableau, quant à lui, est là pour rappeler l’autoritarisme des sondés… Et pourtant. En dépit de toutes ces analyses alarmantes, aucune n’a véritablement pointé du doigt les autres données de ce sondage de caniveau. Car aussi lamentable soit-il, il a aussi permis de révéler quelques surprises plutôt agréables, très ostensiblement occultées par la boucherie journalistique : on apprend ainsi que 72% des Français trouvent le système oligarchique français problématique (« le système démocratique fonctionne mal en France »), seule une minorité trouve qu’il y a « trop de fonctionnaires » (42%), 82% affirment que l’argent « a corrompu les valeurs traditionnelles de la France », 58% déclarent que « Pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvre », et 65% déclarent qu’il faudrait augmenter la souveraineté nationale, même si cela rogne sur le pouvoir de l’Union Européenne. Sans compter les 85% des personnes qui trouvent grave de « tenir des propos racistes », les 67% qui ne pensent pas que la majorité des immigrés soient mal intégrés, ou le fait que seuls 10% considèrent les musulmans comme majoritairement intégristes.
En réalité, l’opinion française est beaucoup trop complexe pour être abordée de cette manière, à l’aide de clichés sur les « populistes », les « bobos » et autres personnalités préfabriquées concluant ce sondage. L’on pourrait même affirmer que le rejet des politiques tient à leur incapacité à considérer comme obsolètes ces étiquettes mondaines. Christopher Lasch l’avait déjà remarqué en son temps, et affirmait, en revenant sur une étude de E.J. Dionne à propos de l’apparente ambivalence de l’opinion américaine, qu’il y a « plus de sens commun dans ces attitudes populaires que dans les idéologies rigides qui dominent le débat public. Elles sont souvent ambivalentes mais pas nécessairement contradictoires ou incohérentes. Malheureusement, elles ne trouvent pas d’expression dans la politique au plan national et selon Dionne c’est pour cette raison que les Américains s’intéressent si peu à la politique. » (La Révolte des élites, éditions Flammarion, p.120)
Entre ici, populisme, avec ton terrible cortège…
« Force est de constater que cette peur authentique du peuple a des racines beaucoup plus profondes. »
Le mépris sourd mais incroyable de toute cette cohorte pléthorique et avachie de « personnes raisonnables » envers la population française a donc un nom : démophobie. Comme le dit très bien Jean-Claude Michéa : « De nos jours, en effet, les Morlocks s’appellent les Beaufs, les Deschiens, les Groseille, les Bidochon ou les Dupont Lajoie, et ils suscitent, eux aussi, le dégoût et l’horreur sacrée des Eloïs modernes, autrement dit la gauche libérale, de ses artistes bien pensants et de ses ligues de vertu “citoyennes”. Le devenir-Morlock des classes populaires a même à présent un nom : c’est ce que les médias libéraux appellent, de façon unanime, la “tentation populiste”. » (Le Complexe d’Orphée, éditions Flammarion-Climats, p.230-240). Si la défiguration postmoderne de la langue française a conduit toute l’intelligentsia à radicalement modifier la définition et les origines du concept de populisme – qui désignait à la base divers mouvements populaires, anticapitalistes et autonomes en Russie et aux États-Unis, mais aussi un courant littéraire dont ont pu se targuer des gens comme Victor Hugo, Jules Vallès ou Eugène Sue, ainsi que des convictions politiques réunissant des gens comme Albert Camus, George Orwell ou Jules Michelet – force est de constater que cette peur authentique du peuple a des racines beaucoup plus profondes.
Ce mépris aristocratique du peuple reviendra à de multiples reprises dans l’Histoire, tant pour justifier le suffrage censitaire que le gouvernement dit « représentatif ». Benjamin Constant pensait ainsi qu’il valait mieux un suffrage censitaire, les ouvriers étant bien trop « abrutis » par leur travail pour pouvoir participer aux affaires publiques. Là où le Machiavel des Discours pensait que la foule était « plus sage et plus constante qu’un prince », le « psychologue des foules » Gustave Le Bon voyait en elle une masse irrationnelle, « aussi autoritaire qu’intolérante » et à laquelle seul un meneur bien viril, avec une poigne comme il faut, pouvait donner une consistance et une durée. La critique réactionnaire a de cette manière toujours pointé du doigt cette incapacité foncière du peuple de se diriger lui-même, de faire preuve de rationalité ou de sagesse. Il lui fallait donc une oligarchie ou un despote, qu’il soit monarchique, militaire ou éclairé, pour que ce mineur éternel soit tenu en laisse.
« Et nous savons tous que, lorsque le peuple vote mal, mieux vaut “changer de peuple”. »
Néanmoins, cette vision du peuple irriguera tant les rangs de la droite que ceux de la gauche. Les plus cyniques des dirigeants staliniens ne se privaient pas, en privé, de déclarer ouvertement le peuple comme incapable de s’autogouverner, et Sartre se demandait ainsi comment l’on pouvait remettre en cause les décisions de Staline puisqu’on ignorait les éléments sur lesquels il était le seul à pouvoir les fonder (Castoriadis, Le Contenu du socialisme, II). De surcroit, de nombreux « marxistes » et « gauchistes » appuieront de la même manière, tacitement ou non, les répressions soviétiques des révoltes autonomes d’ouvriers constitués en conseils. Pour cette raison, le démocrate radical Castoriadis dira que « c’est bien là ce que le pseudo-”théoricien” bureaucrate hait le plus : que les ouvriers, au lieu d’attendre, dans une passivité enthousiaste, qu’il vienne les “organiser”, s’organisent eux-mêmes en Conseils ouvriers. » (La source hongroise). Mais l’ex-maoïste et chouchou des « nouvelles radicalités », Alain Badiou, aura mieux synthétisé que quiconque cet « aristocratisme essentiel » (sic) en disant : « Je dois vous dire que je ne respecte absolument pas le suffrage universel en soi. Tout dépend de ce qu’il fait. » (cité par Michéa, op.cit., p.151). Et nous savons tous que, lorsque le peuple vote mal, mieux vaut « changer de peuple ».
Élites en sécession, minorité civilisée, peuple beaufisé
Dès lors, il faut bien comprendre ce que veut dire cette mise en garde incessante contre le « populisme ». Il ne faut pas y voir autre chose que la peur contemporaine de la Nouvelle Classe envers un peuple dont elle ne cesse par ailleurs de s’éloigner avec le temps. Ces « élites mondialisées » (Bauman) vivent désormais de plus en plus à l’écart des masses : elles font littéralement sécession. Les attaches qui pouvaient auparavant les lier – locales, régionales, nationales, etc. – disparaissent au fil du temps sous les effets de la mondialisation. Vivant dans des ghettos de riches, entourées de barrières et de sécurités toujours plus nombreuses et perfectionnées, côtoyant un milieu homogène socialement et culturellement, elles n’abordent plus le peuple qu’à travers les voyous intéressés par leur porte-monnaie, les éventuels clochards rencontrés dans la rue, ou à l’écran dans ses multiples représentations péjoratives – quand il y en a. Leur vision en est en conséquence extrêmement caricaturale : beaufs, sexistes, homophobes voire racistes, le peuple serait désormais un danger pour la démocratie, dont l’expression la plus flagrante serait ce « populisme » xénophobe et réactionnaire, figuré par des « leaders charismatiques ».
« Ces affolements généralisés cachent le fait que ces résultats confortent les idées désormais répandues au sein des classes dominantes libérales. »
Cette peur, comme on l’a vu, n’est pas totalement nouvelle. Les élites ont toujours plus ou moins considéré le peuple comme une accumulation d’idiots, rendus encore plus idiots par leur caractère massif. Avec cet avis, elles ont toujours été gagnantes : dès que le peuple tentait de reprendre les choses en main directement, il était soupçonné d’anarchie, d’irresponsabilité ou d’inculture et remis au pas à la schlague ; à l’inverse, s’il remettait, par désarroi, son pouvoir entre les mains d’un duce ou d’un leader maximo, elles y voyaient une confirmation de leurs préjugés – et l’on sait historiquement qu’elles privilégieront, s’il le faut, Hitler au Front Populaire. Ce sondage n’est rien d’autre que cela, et ces affolements généralisés cachent le fait que ces résultats confortent les idées désormais répandues au sein des classes dominantes libérales, à savoir que la souveraineté du peuple doit être de plus en plus limitée afin de sauvegarder la démocratie, les libertés ou le marché. Cela explique, en Europe, cette religion qui entoure l’Union Européenne, et ce dédain pour les décisions référendaires des populations à son sujet : la Commission européenne fonctionne précisément sur le principe d’un « despotisme éclairé » non-élu, et les « pères fondateurs », en particulier Jean Monnet et Robert Schuman, avaient construit cette Union dans l’intention de délivrer les décisions économiques des « passions électorales », au profit de la rationalité fantasmée des techniciens de l’économie.
Christopher Lasch, encore lui, avait appelé cela la « politique de la minorité civilisée » (Le Seul et vrai paradis, p.504-586). Les libéraux et autres progressistes américains, ardents défenseurs des libertés culturelles et politiques, se voyaient de plus en plus comme une minorité garante de la sauvegarde de celles-ci, contre un peuple ataviquement égoïste, liberticide et intolérant. Glorifiant les experts, ils se voyaient en avance sur leur temps en matière de mœurs et de libertés individuelles, alors que les masses étaient vues comme pathologiquement conservatrices et « en retard ». Autoproclamés cosmopolites, eux seuls pouvaient défendre les minorités ethniques contre les Blancs de plus en plus jaloux, frustrés et apeurés par leur nombre et leurs succès. Une telle attitude se retrouve aujourd’hui dans ce fameux « cercle de la raison » cher au camarade Alain Minc. Le libéralisme, qui y fait consensus, n’étant pas une idéologie démocratique, mais bien une idéologie de l’illimitation et de la privatisation, d’aucuns en viennent à la conclusion qu’il vaut mieux un pouvoir libéral plutôt qu’un pouvoir démocratique. C’est comme cela que des intellectuels en arrivent à plaider pour une « démocratie sans demos » (Catherine Colliot-Thélène), où la souveraineté du peuple est très sympathiquement remplacée par l’expansion indéfinie des libertés individuelles sous l’égide de la mondialisation. N’est-il pas préférable, en effet, de garantir ces très chers droits extensibles à l’infini, plutôt que de défendre une funeste « dictature de la majorité », rebaptisée « démocratie » de manière éhontée par les populistes, qui ne peut aboutir qu’à la fécondation inlassable de la bête immonde ?