Le ministre a suggéré que faire en sorte que les magasins vendent un panier de base de 20 articles de tous les jours au prix coûtant aiderait les gens à faire face à l’inflation, mais un patron de supermarché dit que ce n’est pas possible
Tous les supermarchés de France vendraient 20 articles essentiels à un « prix cassé » dans le cadre de plans visant à rendre les produits de base plus abordables compte tenu de la hausse des prix, a suggéré un ministre.
Olivia Grégoire, ministre chargée de la consommation, a déclaré AFP: « Une des possibilités serait d’avoir un panier d’une vingtaine de produits de première nécessité, que le supermarché s’engagerait à vendre quasiment au prix coûtant.
« L’idée, c’est qu’on aurait une base de produits essentiels au prix le plus bas possible. Cela comprendra tout, des produits d’hygiène pour bébés et adultes aux produits laitiers, aux aliments frais et aux pâtes.
Le concept a déjà été établi dans d’autres pays européens, a-t-elle dit, dont la Grèce.
Mme Grégoire a ajouté que si de nombreuses mesures ont été mises en place pour aider les gens à faire face à la hausse du coût du carburant et de l’énergie, peu ont ciblé les prix des denrées alimentaires.
Elle a déclaré : « En France, les aides versées par l’État ont pris en compte les dépenses d’énergie, principalement mais il est vrai que rien n’a été mis en place pour aider les Français à remplir leurs caddies.
« Ceci malgré les deux premiers trimestres de 2023 qui s’annoncent difficiles, les prix des denrées alimentaires continuant d’augmenter fortement. »
Elle a ajouté que la promesse ‘chèque alimentaire‘ ne s’était jamais concrétisé – bien que les ménages à faible revenu aient reçu un paiement destiné à les aider à acheter de la nourriture.
Réponse des supermarchés : Leclerc dit que « les poteaux de but ont changé »
Michel-Edouard Leclerc, le patron du géant de la grande distribution E. Leclerc, a déclaré qu’il avait été auparavant favorable à un tel plan mais qu’il n’était plus viable.
Il a dit Le Point: « J’étais favorable à l’idée, que je trouvais bonne, lorsque l’équipe d’Olivia Grégoire m’a initialement contacté à ce sujet à l’automne mais les poteaux ont changé maintenant.
« Les prix de nos fournisseurs vont augmenter de 15 % en moyenne en mars. Et avec cette loi, nous perdrions l’avantage des promotions importantes et notre marge de 10 %. Aucun supermarché ne peut accepter la perspective d’ajouter un panier d’articles à bas prix à ce [situation].”
Le débat survient alors que les prix des denrées alimentaires en France continuent d’augmenter. Ils ont bondi de 12 % au cours de l’année 2022, la tendance devant se poursuivre cette année.
Les huiles de cuisson, les fruits frais surgelés, la margarine et les graisses animales, la farine, les pâtes et le couscous figurent parmi les produits dont le prix a le plus augmenté l’an dernier.