Entre le vote du TSCG, les #geonpis, les 39 heures et le rapport Gallois , il est important de se répéter tous les matins « la gauche est au pouvoir, la gauche est au pouvoir, la gauche est au pouvoir ». De se pincer, fort. Plus fort. Toujours pas ? Dans ce cas, il y a la pilule Caroline de Haas.
Alliage parfait de suffisance et de stupidité, d’inculture et de féminisme (abs)con, la conseillère de Najat Vallaud-Belkacem profite d’une bande de macaques pavloviens UMPistes, prêts à traiter un roccardien de robespierriste au premier « mariage pour tous » venu…
« Je me fais sucer la friandise
Je me fais caresser le gardon
Je me fais empeser la chemise
Je me fais picorer le bonbon »
Colette Renard, Les nuits d’une demoiselle
Avant sa vie de « conseillère en charge des relations avec les associations (sic) et de la lutte contre les violences faites aux femmes », Caroline De Haas était militante « féministe ». C’est un job. Porte-parole et co-fondatrice de Osez le féminisme ! elle était, depuis l’évaporation de Ni putes ni soumises, le visage et la voix des femmes outragées, des femmes martyrisées, mais des femmes libérées. Autant le dire d’emblée, nous n’avions pas gagné au change. Figurez-vous une Isabelle Alonso, qui, n’ayant pas rencontré Ruquier, se prendrait dangereusement au sérieux.
Nous aussi, on en a une !
Tout ce qui est long et dur se devait d’être coupé : l’obélisque de la concorde, l’Ulysse de James Joyce, le Paris-Dakar, tout. Une dure, une vraie, une tatouée ; clitocrate affirmée, elle osa Osez le clito ! , une opération de com’ absurde, qui, sur un site dédié, se présentait ainsi : « Cette campagne est partie d’un constat : en matière de sexualités, l’égalité femmes – hommes reste à construire et l’intimité reste un lieu de pouvoir masculin. Qu’il s’agisse de livres scolaires ou médicaux, d’expositions, de littérature ou tout simplement de rapports humains, le clitoris est très souvent oublié, considéré comme mineur ou cantonné aux préliminaires. »
« Les féministes intégristes sont forcément, avec les associations religieuses, les candidates idéales. Mais leurs attaques sont véhémentes au point d’en devenir ridicules. » Katsuni, dans 42mag.fr
Pour les flemmards, je résume : « Eh ! les mecs, nous aussi on a une bite, alors venez nous la sucer, bande de bâtards ! ». Dans l’excellente interview réalisée par Mathilde Warnier, Ovidie battait en brèche cette initiative stupide et antisexuelle. Comme l’explique brillamment Marcela Iacub, ce féminisme intégriste, peine-à-jouir, n’est qu’un néopuritanisme obscur et pernicieux.
Arrivée au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem en surfant sur les derniers sursauts de l’affaire Strauss-Khan, c’est sur un autre terrain qu’elle oriente alors sa ministre. Ce sont désormais les homosexuels qui seront « défendus » par le Gilbert Collard de la cause associative. Qu’ils le veuillent ou non, elle les défendra jusqu’aux confins du ridicule. Dans les faits, Najat et Caroline feront pour les femmes et les homosexuels ce que Rama Yade a fait pour les droits de l’Homme : rien.
Christian Vanneste out, il fallait un(e) nouvel(le) obsédé(e) du sexe entre personnes de même sexe. Quand le droitar perturbé affirmait « L’homosexualité [était] un comportement culturel, acquis, de l’ordre du réflexe […], [que l’on pouvait] parfaitement inhiber ou rééduquer », Caroline de Haas, affublée de son masque de Najat, souhaite réécrire les manuels scolaires, et convertir Rimbaud et Verlaine au LGBTisme de stricte obédience.
Un triangle rose sur les auteurs homosexuels, quelle bonne idée…
Il s’agirait d’identifier les auteurs « gays et lesbiennes » (sic) dans les manuels scolaires. Un triangle rose sur les photos d’homosexuels dans les livres d’Histoire ? Pourquoi pas une étoile jaune sur les Juifs ? Patrick Buisson, qui, dans son livre 1940-1945 Années érotiques, recense la proportion effarante d’homosexuels dans les milieux collabos, est donc un progressiste qui s’ignore… Faut-il « outer » Marcel Proust de force ? C’est le cœur de sa célèbre controverse avec Sainte-Beuve… Sainte-Beuve soutenait que l’œuvre et son auteur ne faisaient qu’un ; Proust de son côté qu’évoquer l’auteur pour critiquer l’œuvre, c’était violer les deux.
S’agit-il de nier que de nombreux écrivains, poètes, artistes, avaient une attirance pour leur propre sexe ? Non. De nier, lorsque c’est le cas, l’influence qu’ont eu ces relations sur leurs œuvres ? Non. Simplement, il faut normaliser, et pas normer. Ne pas ranger dans des cases des auteurs, comme Proust ou Montherlant, qui ne l’auraient pas souhaité… On peut, et on doit, raconter l’histoire d’amour entre Verlaine et Rimbaud. On ne peut pas, et on ne doit pas, les enfermer dans une catégorie « identitaire » qui, à l’époque n’existait pas. La véritable émancipation, la véritable égalité, se fera le jour où l’on dira Pierre aime Paul, et non pas, Pierre et Paul sont homosexuels.
« Le roi, comme l’on sait, accole, baise et lèche de ses poupins Mignons le teint frais nuit et jour. » Ronsard
Et ils vécurent dans le Marais et eurent beaucoup d’enfants
Fort logiquement, dans ce climat peu propice à l’intelligence, seul les imbéciles ont le cœur au débat. L’exemple du « mariage pour tous » est révélateur de la stupidité ambiante : des guenons et des macaques font une bataille de boue. Le citoyen, au milieu, s’excuse de s’inquiéter pour son pouvoir d’achat. Disons-le sans ambages : le mariage pour tous peut bien passer, non parce que cela va dans le sens de l’Histoire – il n’y en a pas – mais simplement parce qu’il n’y a aucun bon argument contre. Le mariage civil est une institution, et pas un sacrement, aussi, les curés sont priés de rester au presbytère, merci.
Poussées dans leurs retranchements, les harpies versaillaises, dont on voit les mines ridiculement outrées sur la fameuse photo du patin entre copines, évoquent l’adoption. Mais les homosexuels adoptent déjà –et c’est bien normal – à titre individuel. Pour le bien des enfants, les couples homosexuels doivent pouvoir adopter : pour que, comme les couples hétérosexuels, l’équilibre du foyer soit pris en compte dans l’autorisation d’adoption ; et pour qu’en cas de disparition du premier parent, le second puisse continuer à éduquer l’enfant.
Les réactionnaires sont des imbéciles : le mariage civil est un acquis de la Révolution, censé concurrencer le mariage religieux. Aussi, le « mariage civil pour tous » est peut-être une victoire à la Pyrrhus pour les « progressistes », car il rend au mariage religieux sa spécificité, et par là son caractère sacré. Que des réactionnaires n’aient aucune mémoire, c’est un comble.
Ils devraient encore se réjouir que cette gauche libéral-libertaire, qui souhaitait abolir tous les tabous, jusqu’à flirter avec la pédophilie, vienne aujourd’hui déposer armes et roses devant Marianne. Ce mariage archaïque que les soixante-huitards voulaient abolir, voilà qu’ils le considèrent maintenant comme un « droit ». À la bonne heure ! Le « mariage pour tous » peut être une chance de réactualiser les valeurs familiales, qui sont, selon nous, fondamentalement positives et structurantes.
En 2005 – son apogée – Christian Vanneste lançait « les homosexuels sont hétérophobes ». Depuis quelques mois, Najat Vallaud-Belkacem, conseillée par son – pas très malin – génie, claironne exactement l’inverse. Et donc la même chose. Renvoyons Vanneste et de Haas dos à dos. Ou face à face. Qu’ils se parlent, qu’ils s’aiment, qu’ils se pacsent, mais, de grâce, qu’ils nous laissent baiser tranquille.