Chaque samedi, l’historien Fabrice d’Almeida nous propose une analyse approfondie de l’actualité. En prenant du recul et en replaçant les événements dans leur contexte historique, il nous permet de mieux comprendre les enjeux de notre époque. Sa grande expertise dans le domaine historique lui permet de mettre en lumière les échos du passé dans notre présent, de décrypter les enjeux sociétaux, économiques et politiques actuels et de nous offrir une vision plus éclairée de notre monde. À travers son émission hebdomadaire, il invite les auditeurs à réfléchir sur l’évolution de notre société tout en leur offrant un regard critique et objectif sur les événements récents. Une véritable plongée dans notre monde en constante évolution.
Le président de la République française Emmanuel Macron s’est rendu en Afrique cette semaine et a prononcé un discours dans lequel il a condamné les pratiques néocolonialistes. Lors de sa visite au Gabon, il a même déclaré : « L’âge de la Françafrique est révolu ». Ce terme fait référence à un système mis en place par Jacques Foccart, un proche conseiller du général de Gaulle, chargé de surveiller ce domaine après le retour au pouvoir des gaullistes en 1958. Ce système impliquait des hommes d’affaires, des chefs d’État ainsi que le soutien des services secrets et mettaient en place tout une économie corrompue avec des rétrocommissions vers les partis politiques français. Ce système a perduré jusqu’aux années 2000, mais a commencé à changer avec les présidences de François Hollande et de François Mitterrand.
Emmanuel Macron souhaite rompre avec cette pratique en réduisant la présence militaire française en Afrique et en incitant les entreprises françaises à investir davantage sur le continent. Cependant, depuis 2017, cette stratégie n’a guère fonctionné et la France continue de perdre des parts de marché, au profit notamment de la Chine et de la Russie qui aspirent à créer une « Chinafrique » et une « Russafrique ».
Le président français refuse toute nostalgie pour la période de la colonisation et la période de la Françafrique. Il ne souhaite pas présenter d’excuses solennelles qui pourraient consacrer la fin de cette époque. Au lieu de cela, il travaille à moderniser les relations franco-africaines en les débarrassant des aspects néocolonialistes qui la caractérisent toujours dans une large mesure.