Le début du mois d’avril sera marqué par une votation organisée par la mairie de Paris concernant les trottinettes en libre-service dans la ville. Toutefois, cette initiative s’est rapidement transformée en une bataille politique opposant la maire Anne Hidalgo à ses détracteurs. Jean-Rémi Baudot nous livre son analyse politique à ce sujet.
Anne Hidalgo, maire de Paris, a annoncé une votation pour demander aux Parisiens s’ils sont pour ou contre les trottinettes en libre-service. Hidalgo s’est officiellement positionnée contre ces engins électriques, les qualifiant parfois de dangereux tout en rejoignant l’adjoint écologiste aux Transports, David Belliard. Cependant, cette position n’est pas unanime, y compris chez les Verts. Ce qui aurait dû rester une question de mobilité parisienne est en train de devenir un conflit politique. Les opérateurs essayent de sauver leur business en essayant de convaincre les Parisiens de voter pour leurs intérêts. Ce sujet offre un angle d’attaque idéal pour ceux qui aimeraient déstabiliser la Maire de Paris. La droite a également réagi mais, par principe, les électeurs de droite parisiens, plutôt conservateurs, ne sont pas très fans des trottinettes qui se faufilent entre les voitures. Une partie des arguments de la mairie sont balayés par une étude commandée par la mairie elle-même, mais qu’elle n’a jamais voulu rendre publique. On y apprend notamment que 19 % des utilisateurs de trottinettes en libre-service se tourneraient vers un déplacement à moteur thermique en cas de disparition du service. La votation se fera sans vote en ligne, uniquement en mairies d’arrondissements, ce qui suscite déjà des interrogations sur la légitimité de cette consultation. Les Parisiens ont encore quatre semaines pour se faire un avis, en votant en personne. Les urnes seront uniquement en mairies d’arrondissements, et même si une participation de 10 % était atteinte, cela serait considéré comme un grand nombre de votants.