Perpignan- Pour la première fois, le festival de photojournalisme Visa Pour l’Image présente une exposition composée presque exclusivement d’images anonymes. Il s’agit de témoignages photographiques et vidéo pris par des Iraniens lors des manifestations de masse qui secouent le pays depuis la mort de Mahsa Amini en septembre 2022.
Marie Sumalla et Ghazal Golshiri, deux journalistes du quotidien français Le Mondea collecté et authentifié des milliers d’images présentées dans l’exposition intitulée « Soulèvement en Iran ».
« Dès le 16 septembre 2022, jour de la mort de Mahsa Amini, la réalité de ce qui se passait dans les rues était visible sur les réseaux sociaux », a déclaré Sumalla à 42mag.fr.
« Il était important de réfléchir à la manière dont nous allions collecter ces images afin de les vérifier, de les publier et de les donner à nos lecteurs. »
Les journalistes français ont demandé à deux experts iraniens de les aider à authentifier et géolocaliser les images, à vérifier les sources et à vérifier les dates.
« Dès lors, les vidéos et les photos ont commencé à apparaître sur les réseaux sociaux, mais avec beaucoup de difficulté », explique Golshiri.
« En Iran, WhatsApp et Instagram sont bloqués depuis septembre 2022. Facebook et Twitter sont bloqués depuis 2009, et Telegram depuis 2019. Les Iraniens ont donc besoin d’un logiciel anti-filtrage. »
L’exposition de Perpignan documente la mort d’Amini dans un hôpital, les soulèvements de rue et le rite funéraire musulman 40 jours après sa mort.
► Visa Pour l’Image se déroule à Perpignan du 2 au 17 septembre 2023. Il sera également exposé à La Villette à Paris du 16 au 30 septembre.