Avant que Hervé Berville ne termine son allocution, les experts se sont retirés silencieusement de la pièce. « Cela ne correspond pas à nos attentes », a indiqué le leader du comité national des pêcheries.
Hervé Berville, le ministre en charge du domaine maritime, a révélé ce vendredi 22 septembre, lors des réunions sur la pêche à Nice, un « programme de transformation énergétique des navires de pêche ». Le document envisage entre autres une diminution de 13 centimes par litre à la pompe, prise en charge par TotalEnergies.
Pourtant, avant que son intervention ne soit terminée, tous les pêcheurs ont silencieusement abandonné la salle. Pour Olivier Le Nezet, le président du comité national de la pêche, la proposition n’est pas suffisante. Les pêcheurs réclament plus de soutien public, sachant que la subvention de 20 centimes par litre de gazole dont ils bénéficiaient jusqu’ici prendra fin le 15 octobre, alors que le poisson est actuellement vendu à des prix sans précédent.
Les professionnels de la pêche accusent l’État de se désinvestir
Revenant sur les critiques de la veille concernant le manque d’implication de l’État, Hervé Berville a exposé son « plan de transformation énergétique de la flotte », qui devrait reposer sur un véritable partenariat public-privé et trois fondements essentiels : la transition écologique du carburant marin, la diminution de la dépendance de nos navires au pétrole, et l’aménagement des infrastructures portuaires.
« Nous travaillons depuis de nombreux mois à la transition écologique du carburant marin. En concertation avec le PDG du groupe TotalEnergies, nous sommes tombés d’accord pour intégrer une part significative de biocarburant au gazole pour navires de pêche » a-t-il expliqué. Le cabinet du ministre a confirmé que le groupe énergétique est responsable de « deux tiers de la vente de carburant maritime » en France, et que le biocarburant disponible doit être inclus à hauteur de 7,5%. Cette intégration « n’exige pas de modification des moteurs » des bateaux, mais « nécessite des investissements dans les stations-service », a précisé l’équipe du ministre. Cette initiative « entraînera une baisse de 13 centimes [par litre] à la pompe pour tous les navires de pêche, tant que les prix resteront élevés », a affirmé Hervé Berville, omettant toutefois de spécifier l’échéancier d’application de cette mesure.