L’ancien PSA, maintenant connu sous le nom de Stellantis, met l’accent sur les combustibles synthétiques, comme moyen de se conformer à l’interdiction de commercialiser des voitures à moteur thermique en Europe après l’année 2035. Cette décision a été approuvée par le Parlement européen en mars 2023.
Stellantis, le groupe automobile né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, soutient que nombre de ses véhicules à moteur (essence et diesel) peuvent fonctionner avec des carburants synthétiques, sans nécessiter de modifications sur leurs moteurs. Conçus à partir d’hydrogène renouvelable, ces « e-fuels » constituent une nouvelle génération de carburants.
Depuis plusieurs mois, en partenariat avec la société pétrolière saoudienne Aramco, Stellantis travaille autour de leur intégration dans ses modèles. Cela pourrait offrir au constructeur une alternative face à l’interdiction européenne de commercialiser des modèles thermiques à compter de 2035.
Le chef de Stellantis souhaite prolonger la vie de ses modèles thermiques jusqu’à 2050
Bien que Stellantis travaille à la production de véhicules 100% électriques, Carlos Tavares, le PDG du groupe, a émis de vives inquiétudes quant à la faisabilité et à la pertinence d’un basculement total vers l’électrique pour l’industrie automobile européenne. Tavares est par ailleurs monté régulièrement au créneau pour critiquer ce qu’il voit comme un choc violent pour le secteur. L’échéance de 2035, qu’il voit comme un basculement précipité du secteur vers l’électrique, représente un changement majeur susceptible d’entraîner une crise sociale menant à la suppression de milliers d’emplois. De plus, ce basculement pourrait engendrer des tensions sociales en Europe, en raison du coût élevé des véhicules électriques, qui ne seront pas accessibles à tous.
Faute de changement de position de la part de Bruxelles, Carlos Tavares explore d’autres options. L’une d’elles est l’utilisation des carburants synthétiques. Stellantis voit là un moyen de prolonger la durée de vie de ses modèles thermiques sur la route, en gardant ses voitures en circulation jusqu’à 2050, moment où elles seraient entièrement remplacées par des véhicules électriques.
Selon Stellantis, ces carburants synthétiques seraient beaucoup moins polluants, auraient un impact majeur sur la réduction des émissions de CO2 des véhicules et cette réduction serait presque instantanée. Cependant, l’accessibilité et le coût de ces carburants synthétiques demeurent des sujets d’interrogation.
Stellantis souhaiterait que la Commission européenne introduise une fiscalité permettant de stimuler le développement de ces carburants de synthèse, mais rien n’indique à ce jour que Bruxelles accédera à cette requête.