Cette semaine, dans la rubrique « Le Vrai ou le Faux Junior », les étudiants se posent des questions sur la riposte ukrainienne face à l’attaque russe. Ils s’interrogent également sur la possibilité de manque de gaz et d’augmentation éventuelle de ses tarifs cet hiver.
Est-ce que l’armée ukrainienne reconquiert des territoires ? Faut-il se préparer à des insuffisances de produits alimentaires, de médicaments ou encore de composants électroniques ? L’escalade du prix du gaz aura-t-elle le même impact sur les industriels et les individus ? Les étudiants du collège Georges Brassens à Taverny dans le Val-d’Oise posent leurs questions aux reporters de la chaîne d’information, franceinfo.
Affirmatif, les Ukrainiens gagnent du terrain
Timéo s’adresse à Eric Biegala, correspondant principal à la section internationale de Radio France, et lui demande si « les Ukrainiens gagnent du terrain » contre les Russes. Eric Biegala confirme sans équivoque que les Ukrainiens progressent effectivement, comme le prouvent « l’énorme quantité de photos et de vidéos, prises dans les secteurs reconquis, par les citoyens locaux, les militaires et surtout les reporters. » Volodymyr Zelensky lui-même était présent à Izioum, une ville récemment libérée des Russes, et Eric Biegala rapporte qu’il y a également « des photographies et des vidéos de véhicules et d’armements abandonnés par les militaires russes, qui ont fui la ville dans la panique« .
Cependant, Eric Biegala souligne l’importance d’être extrêmement prudent concernant les nouvelles et images qui émergent en temps de guerre, car selon lui « dans le contexte de la guerre, chacun peut tromper et il faut donc commencer par là et tout vérifier. »
Eric Biegala suggère que pour vérifier les informations pendant un conflit, il faut se référer à des experts en géolocalisation d’images. On peut également utiliser Google Images ou son équivalent russe Yandex pour mener une recherche inversée d’images, c’est-à-dire déterminer la source d’une photo ou d’une vidéo en la lançant sur l’un de ces moteurs de recherche.
Non, les étagères ne seront pas vides cet hiver
Lorenzo se demande s’il est vrai « qu’il y aura une pénurie de produits importés cet hiver« , et c’est à cette question que Sophie Auvigne, journaliste au département économique de franceinfo, répond.
Elle met l’accent sur l’idée de « autonomie française en matière d’alimentation et de médicaments« . Autrement dit, lorsque la France ne reçoit plus certains produits étrangers, pour une raison quelconque, elle doit pouvoir compenser par sa propre production. Malheureusement, pour certains produits, la France n’est pas capable de les produire seule et dépend principalement des importations venant de l’étranger. C’est pourquoi, quand un pays ne peut plus nous fournir, cela entraîne une pénurie en France.
Sophie Auvigne cite la moutarde et l’huile comme deux articles qui font défaut dans les supermarchés français, une situation qui « n’est pas près de se résoudre« . Selon elle, c’est dû au fait que « le principal fournisseur de graines (pour la production de la moutarde), le Canada, a subi une sécheresse intense qui a compromis sa récolte, et l’autre producteur, la Russie, est soumis à un embargo commercial en raison de son invasion de l’Ukraine, d’où l’arrêt de l’achat de produits russes. »
Cependant, Sophie Auvigne précise que nous sommes encore loin d’une pénurie alimentaire, comme en témoignent nos rayons bien garnis. Mais elle est davantage préoccupée par les médicaments, « car on a réalisé que 80% des molécules étaient fabriquées hors d’Europe », ainsi que « les composants électroniques qui font défaut aujourd’hui et qu’on retrouve dans nos voitures, nos téléphones ou encore les jouets. »
Le coût du gaz va augmenter en 2023, mais l’État va continuer à aider
Isra se demande s’il est vrai « que le gaz va coûter plus cher cet hiver« . Grégoire Lecalot, journaliste à la section économique de franceinfo, affirme que le gaz va effectivement augmenter, mais pas cette année où il est protégé par le bouclier tarifaire instauré par le gouvernement depuis novembre 2021. Cependant, à partir de janvier 2023, le gouvernement a déjà prévenu que les factures de gaz « augmenteront de 15%« , ce qui représente « 25 euros supplémentaires à payer chaque mois pour le gaz« , explique Grégoire Lecalot. Néanmoins, il ajoute que le gouvernement a prévu « des chèques énergie pour les ménages les plus modestes de 100 ou 200 euros, selon le revenu.«