Il est crucial de communiquer au gouvernement à quel degré la suggestion liée aux économies imposées aux collectivités, incluse dans le budget 2025, est absolument choquante, martèle vendredi le président socialiste de la Seine-Saint-Denis.
« Je pense que ce n’est pas à nos compatriotes les plus vulnérables et fragiles que nous devrions nous en prendre, mais plutôt au gouvernement », a déclaré vendredi 15 novembre sur 42mag.fr Stéphane Troussel, président socialiste de Seine-Saint-Denis. Sa réaction a suivi la menace faite par les présidents des départements de la droite, du centre et des indépendants (DCI). Ils ont envisagé de suspendre le versement du RSA si le gouvernement persistait avec son programme de réductions budgétaires visant les collectivités locales, lors des Assises de l’association des Départements de France tenues à Angers les 14 et 15 novembre.
C’est dans cette atmosphère de tension que le Premier ministre, Michel Barnier, a prévu de se rendre vendredi à Angers afin de participer aux Assises des Départements de France. Ces départements ont des responsabilités importantes telles que l’aide sociale, l’administration des collèges ainsi que l’entretien des routes départementales.
Un système de financement « désuet et inéquitable »
« Il est essentiel d’indiquer au gouvernement à quel point sa proposition est outrageuse », affirme Stéphane Troussel. Pour lui, les coupes budgétaires que l’exécutif cherche à imposer sont insoutenables : « Le moyen de financement des compétences transférées par l’État depuis deux décennies est aujourd’hui à la fois dépassé et profondément inéquitable. Et maintenant, le gouvernement souhaite alourdir encore la facture en demandant aux départements de supporter le poids du déficit colossal créé par ces prétendus prodiges de la finance qui, pendant sept années, ont alourdi la dette nationale. C’est inacceptable », se plaint-il.
Dans le Ouest-France de ce vendredi, Michel Barnier promet « des révisions substantielles » du budget en ce qui concerne les collectivités. « Nous espérons un recul de sa part », exprime Stéphane Troussel. Le Premier ministre propose une allocation sociale unique qui, selon lui, pourrait diminuer le fardeau financier des départements lié aux dépenses sociales. « Ce n’est pas là que se trouve le problème », répond le président de la Seine-Saint-Denis. « Comment cela pourrait-il alléger les coûts pour les départements ? Cela signifie-t-il que nous cherchons à affaiblir encore davantage nos concitoyens les plus précaires ? C’est une perspective inquiétante », conclut-il.