Mardi, le projet de budget pour l’année 2025 a été refusé lors d’un vote à l’Assemblée. Ce rejet a été largement soutenu par les membres de la coalition au pouvoir ainsi que par ceux du Rassemblement national.
« Bien que cela ne soit pas étonnant, il est inédit qu’à l’Assemblée, un budget soit rejeté par sa propre majorité », a déclaré Éric Coquerel, député de La France insoumise pour la Seine-Saint-Denis et président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, ce mardi 12 novembre lors de 42mag.fr soir, suite au rejet du projet de budget 2025, notamment influencé par les voix de la coalition gouvernementale ainsi que du Rassemblement national.
« Cela démontre clairement le fiasco du gouvernement Barnier, incapable non seulement de prévenir les modifications que nous avions réussies à intégrer dans ce budget, mais aussi de faire adopter son propre budget. C’est une défaite importante », a-t-il expliqué. Dans ce contexte inversé, les députés ont repoussé, avec 362 voix contre 192, la section « recettes » de ce projet de loi de finances (PLF), ce qui revient à rejeter l’ensemble du texte. L’exécutif peut désormais transmettre son texte à un Sénat dont la composition est plus favorable.
Nécessité de « taxer les ultrariches »
Le budget proposé par le gouvernement avait été grandement remanié pour être conforme au modèle « NFP compatible », selon Éric Coquerel. Ce qui a amené le ministre du Budget à condamner « un harcèlement fiscal », criticant les nouvelles taxes sur les superprofits, les superdividendes, les rachats d’actions, ainsi que sur les patrimoines des milliardaires. Éric Coquerel assume cette position, soulignant que cela a permis de dégager « 75 milliards de recettes supplémentaires, uniquement ponctionnées sur les ultrariches et les très grandes entreprises, sans affecter les PME ni les TPE. Emmanuel Macron avait tellement favorisé les grandes entreprises, qu’il est finalement assez simple de récupérer 75 milliards ».
« 95% de nos mesures concernent les 0,1% des plus riches et les grandes entreprises. Nous avons éliminé des taxes qui auraient impacté une large majorité de Français, notamment la taxe sur l’électricité. »
Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des Finances à l’Assemblée nationalelors de 42mag.fr soir
Le président de la commission des Finances suggère qu’il est impératif de « taxer les ultrariches pour investir dans la transition écologique. Nous proposons de cibler les revenus du capital non investis, ceux qui enrichissent exagérément les actionnaires, afin de réorienter ces fonds vers l’économie productive, les salariés, les PME, et les TPE, contrairement à ce qui a été fait ces dernières années ».