Le sénateur centriste encourage à anticiper l’avenir. En ce moment, les entreprises gestionnaires des autoroutes bénéficient d’une position avantageuse. Cependant, leurs accords actuels arriveront à expiration en 2031 et 2036.
En 2025, les tarifs des péages sur les autoroutes devraient connaître une augmentation moyenne de 0,92 %, ce qui reste inférieur à l’inflation anticipée par la Banque de France. Toutefois, Hervé Maurey, sénateur appartenant à l’Union centriste, met en garde contre toute illusion de générosité de la part des entreprises gestionnaires des autoroutes. Selon lui, « il ne faut surtout pas imaginer qu’il peut y avoir un cadeau de la part des sociétés d’autoroute, ce n’est pas le genre de la maison », a-t-il déclaré le samedi 30 novembre sur 42mag.fr. Il ajoute que ces ajustements tarifaires sont strictement basés sur des mécanismes d’indexation prévus par les contrats. « Il n’y a jamais de cadeaux, simplement des indexations en fonction des contrats. Tout ça est très cadré », précise-t-il.
D’après l’élu, ces entreprises disposeront d’un avantage jusqu’à l’expiration de leurs concessions, c’est-à-dire jusqu’en 2031 et 2036. Il souligne que « malheureusement, il y a des contrats qui sont très protecteurs pour les sociétés d’autoroutes et sur lesquels le gouvernement n’a aucune marge de manœuvre, aucune influence ».
« Des profits exceptionnels dépassant les 40 milliards d’euros »
Hervé Maurey insiste sur la nécessité de préparer dès maintenant la phase de transition et ce qui suivra l’expiration de ces contrats. « Ce qui est important aujourd’hui c’est de commencer à préparer la fin de ces contrats et l’après », affirme-t-il. Il cite diverses études qui estiment que les exploitants des autoroutes ont amassé des profits exceptionnels, évalués par l’autorité de régulation des transports à plus de 40 milliards d’euros.
Pour le sénateur, il est crucial de « recadrer les choses pour que les sociétés d’autoroute soient dans une situation moins avantageuse pour elles et moins défavorable pour les automobilistes et pour l’État ». Il propose de rendre les concessions moins longues et de prévoir des réévaluations périodiques, au moins tous les cinq ans, afin de considérer la rentabilité et réajuster les termes si nécessaire.
La question de la nationalisation, suggérée par certains partis politiques, est évoquée mais rejetée par Hervé Maurey. Il qualifie cette approche de « fausse bonne idée » et s’interroge sur ses implications financières : « Parce que si on fait ça, qui va payer ? », souligne-t-il. En effet, il diverge en affirmant que le coût serait alors transféré des automobilistes aux contribuables, y compris pour ceux provenant de l’étranger. De plus, il admet que le système de péage contribue à la qualité et l’entretien des infrastructures autoroutières.