Le sénateur a décidé de ne pas participer au système de désignation interne et demande aux autres prétendants de soutenir sa propre candidature, qu’il considère comme la seule capable de concurrencer celle de Rachida Dati sur le plan politique à droite.
Tout commence avec la vacance d’un poste très prisé, celui de l’Hôtel de Ville de Paris. La maire socialiste Anne Hidalgo décide de ne pas briguer un nouveau mandat, laissant ainsi une opportunité en or pour les écologistes qui voient en sa politique un socle pour leur propre avenir. Certains élus locaux se mobilisent déjà pour préparer leur candidature à l’occasion des primaires internes prévues.
Le scrutin est planifié pour la mi-mars 2025. Cependant, l’annonce d’une personnalité nationale vient bouleverser le déroulement habituel : Yannick Jadot. Habitué aux enjeux électoraux, l’ancien candidat à la présidentielle rend publique sa décision d’être candidat il y a dix jours. Pour lui, face à une droite alignée derrière Rachida Dati, il est impératif d’avoir une candidature forte, clairement identifiée, comme la sienne. Il refuse l’idée de passer par le processus de désignation classique.
Yannick Jadot considère que la primaire, bien qu’elle soit un élément central de la stratégie des écologistes pour chaque élection, renforce « le cycle de la défaite ». Il se souvient de manière peu enthousiaste de celle de 2021, qui l’avait au final désigné – de justesse – comme le candidat écologiste à la dernière présidentielle, face à Sandrine Rousseau. Selon le sénateur, l’option la plus efficace serait de former une liste unie autour de sa candidature. D’après des données de 42mag.fr, les écologistes parisiens comptent désormais 2 000 adhérents, soit 1 000 de plus depuis le lancement du Nouveau front populaire.
Perception de pressions par la direction selon les prétendants
Le soutien de Marine Tondelier à la candidature de Jadot complique encore les choses. La secrétaire nationale des Ecologistes a signé un appel à « se rassembler dès maintenant pour remporter Paris », affiché sur le site de campagne de Yannick Jadot. Les autres aspirants, à savoir David Belliard, Anne-Claire Boux, Aminata Niakaté et Fatoumata Koné, perçoivent cela comme un exercice de « forcing » de la part de la direction, les chefs influents contre les représentants locaux qui, pour certains, ont des résultats notables dans la majorité en place. Cette ingérence est perçue, selon eux, comme une violation du principe de « subsidiarité, » un terme technique très cher aux écologistes qui implique que les instances nationales n’ont pas à s’ingérer dans les élections locales chez les Verts.
La date limite pour soumettre une candidature en vue de la primaire est fixée à ce vendredi 31 janvier. Malgré différentes tentatives de dialogue, les quatre élus parisiens persistent dans leur volonté de maintenir leurs candidatures. Quelle sera la réaction de Yannick Jadot, qui refuse de s’engager dans cette course ? « Je n’ajouterai pas de division à la division », a-t-il confié à 42mag.fr. Il a organisé, jeudi 30 janvier au soir, une sorte de rassemblement virtuel via Zoom pour tenter de rallier plus de partisans. C’est sa dernière occasion de peser, avant que les dés ne soient définitivement jetés, dans quelques heures, ce fameux vendredi.