Le chef du gouvernement a insisté pour réactiver la liaison aérienne vers sa ville, où il occupe également le poste de maire. Cette liaison avait été mise en pause par Transavia le mois d’octobre précédent, car l’entreprise ne parvenait pas à en tirer un profit suffisant.
Voici une nouvelle version de l’article :
Le Premier ministre a personnellement suivi de près un dossier symboliquement important pendant plusieurs mois. Les vols entre la ville de Pau, située dans les Pyrénées-Atlantiques et dirigée par le maire François Bayrou, et l’aéroport de Paris-Orly ont repris temporairement le lundi 17 février, après avoir été suspendus pour des raisons économiques. Ces liaisons aériennes sont opérées par la compagnie française Amelia, qui se spécialise dans l’affrètement et les vols à la demande. Il y aura deux trajets aller-retour chaque jour, réduits à un seul pendant les week-ends, reliant ainsi la ville de François Bayrou à l’aéroport du sud de Paris.
Pour le Premier ministre, fervent utilisateur de cette ligne, c’est une victoire importante, étant donné son implication active dans le projet. Actuellement, Air France propose également des vols quotidiens entre Pau et l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, situé au nord de Paris, avec quatre rotations en semaine et trois durant le week-end. Toutefois, pour François Bayrou, l’aéroport d’Orly est plus accessible et il l’a réaffirmé peu avant l’annonce officielle, le 10 février. Il a déclaré lors d’un événement à Pau, auquel assistait « ici Béarn Bigorre » : « Quand vous êtes à Orly, vous n’êtes qu’à une demi-heure en métro du centre-ville, tandis que Roissy nécessite deux heures. »
« Je mobilise tous les moyens à ma disposition en tant qu’élu et responsable politique pour obtenir ce qui est juste, c’est-à-dire des liaisons vers Paris. Tous les aéroports régionaux devraient unir leurs forces pour avoir des connexions adéquates avec Orly. »
François Bayrouselon les propos rapportés par « ici Béarn Bigorre »
À la fin du mois d’octobre, Transavia, compagnie low-cost du groupe Air France-KLM, avait arrêté ses vols entre Orly et Pau, invoquant une « demande insuffisante pour équilibrer économiquement la ligne ». Le Monde et Le Canard enchaîné rapportaient que ce service aérien enregistrait un déficit annuel d’environ trois millions d’euros. Pour la chambre des comptes de la région Nouvelle-Aquitaine, qui a produit un rapport en 2023, la concurrence avec les vols entre Orly et l’aéroport de Tarbes, distant de 50 km de Pau, remettait en question la viabilité de la ligne Pau-Orly.
Ces préoccupations n’ont pas découragé François Bayrou, qui trouvait la décision de Transavia « inacceptable », d’après Sud-Ouest. Il s’est efforcé de rétablir cette liaison aérienne. Par exemple, lors des discussions budgétaires préliminaires qui ont précédé la censure, le maire de Pau a écrit à Matignon pour exprimer son soutien au gouvernement de Michel Barnier, dans l’objectif de préserver la ligne, comme l’a révélé Le Canard enchaîné. François Bayrou a confirmé son implication à ce sujet dans l’hebdomadaire.
Un redémarrage coûteux après la pandémie de Covid
Malgré les critiques, le Premier ministre peut se réjouir de cette reprise. Elle offrira notamment aux passagers professionnels la possibilité d’optimiser leur journée de travail en arrivant à Paris en seulement une heure et demie, contrairement aux quatre heures et quart en TGV, selon Amelia, qui utilisera un appareil de 49 places. « Il est crucial que chacun s’engage à prendre cette habitude pour envisager la pérennisation de la ligne, » a déclaré Nicolas Patriarche, président du syndicat mixte de l’aéroport de Pau, au micro d' »ici Béarn Bigorre ». Pour l’instant, cette ligne est opérationnelle jusqu’en octobre.
En mai 2023, la chambre régionale des comptes de Nouvelle-Aquitaine avait qualifié de « très discutable » une subvention de près de 195 000 euros accordée en 2020 par François Bayrou, alors président de l’agglomération de Pau, à ASL Airlines pour relancer partiellement le trafic entre Pau et Paris-Roissy après le confinement. L’institution relevait que « seuls 255 passagers avaient emprunté les dix allers-retours proposés, soit en moyenne moins de 13 passagers [sur 147 places] par vol ». Faute de clients, ces rotations aériennes avaient cessé deux semaines après le début du contrat. Ce projet avait abouti à une« contribution publique de 764,37 euros par passager transporté », selon le rapport de la chambre régionale des comptes.