Entre agriculture, produits du terroir et gastronomie, la France peut se targuer de disposer d’un héritage séculaire d’exception. Et surtout, d’offrir à la cuisine française ses plus belles lettres de noblesse en lui permettant d’atteindre l’excellence et d’en être récompensée de surcroît. Quelle fierté dès lors que de voir la cuisine française érigée au plus haut rang, inscrite noir sur blanc, au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’Unesco en 2010 ! Du Nord aux Bouches-du Rhône, en passant par la Bourgogne et la Corse, sans oublier la Lorraine et la Touraine notamment, aucun territoire français ne pallie par sa diversité et la richesse de son terroir. D’ailleurs, il en est un, dont l’assemblage, la caséine, le chapeau, le corps, le tirage en font un incontournable tantôt charnu, corsé, onctueux, plat ou encore rond : le vin de Gironde et plus particulièrement de son fief Bordeaux.
Parce que le vignoble girondin est un modèle d’œnologie depuis des décennies et que, « le vin est bon qui en prend par raison » (proverbe français du XVème siècle) rien de tel que la crème des vins pour en savourer tous les arômes et sublimer vos plats. Mais déguster un vin de Bordeaux – Haut Médoc, Château Larose Trintaudon, Château Arnauld, Crus bourgeois médoc ou encore Château Larose Perganson – est tout un art. Comme, il n’est pas à la porté de tous de voyager au cœur de laCité du Vin, d’y faire une immersion inédite pour découvrir et connaître les secrets du vin – autour du monde, à travers les âges, dans toutes les cultures – découvrez sans plus attendre les étapes d’une dégustation réussie.
Les vins de Bordeaux ou comment se former au goût
Boire du vin est une chose, l’apprécier, traduire les odeurs, les goûts, les textures et les sensations en est une autre.
La vue, le premier sens
Dans un premier temps,, il convient de regarder, de s’attarder sur l’aspect visuel – la teinte, l’intensité, la limpidité et l’éclat du vin – du vin. Selon les cépages, les sols, le mode de vinification et le millésime mais aussi son vieillissement. En effet, plus le vin vieilli, plus il se rapproche de coloris chauds – dorés, ambrés, grenats. Plus un vin est sombre – couleur dense – plus il est charpenté. A l’inverse, de couleur claire, sa structure est légère. En fonction de sa couleur, on a un indice sur son âge.
Pour observer tout cela, il convient de mettre à la hauteur des yeux derrière une source lumineuse, le verre ampli de vin. Sa teinte et son intensité se réveilleront dès lors sur la surface blanche disposée sous le verre. Positionnée par-dessus ce dernier, les reflets et la limpidité du vin se dévoileront.
C’est toute une palette de couleurs – vins rouges, vins blancs secs, moelleux, rosés – et de nuances – des vins rouge tantôt violacé, rubis, grotte, brique ou tuilé par exemple, des vins rosés framboise, pivoine, orangé, saumoné, pelure d’oignon notamment ou encore blancs or blanc, pâle, doré, paille, ambré par exemple – que possèdent les vins de Bordeaux. Autant de personnalités diverses entre élégance et raffinement.
Le nez, dans un second temps pour connaître les différentes familles d’arômes
Un vin peut révéler jusqu’à 700 notes différentes. En effet, un bouquet – jeune ou vieux – peut contenir jusqu’à 6 familles d’arômes différents. Connaître ces différentes familles d’arômes se fait dans un second temps, avec le nez. Et, pour cela, il convient d’agiter avec délicatesse et doigté, le verre. Les premiers arômes, les plus volatiles s’en dégagent alors. Une rotation du verre, pour l’aérer, permet d’humer de nouveau et de sentir les arômes moins volatils qui confirment les premiers.
Qu’ils soient de fleurs, de fruits, de fruits secs, de fruits cuits, de fruits acidulés, amyliques – bonbon anglais, vernis à ongles par exemple – de végétaux, balsamiques, d’animaux ou encore empyreumatiques – chocolat, café, pain grillé notamment – minéraux, chaque vin possède les siens propres. En effet, ces arômes et les saveurs que l’on retrouve dans le vin proviennent de la fermentation. Ils dépendent également du cépage, du type de sol et du climat qui conditionne chaque millésime.
Mais, les arômes du vin, c’est aussi « le fruit d’une année de labeur du viticulteur, c’est le rire du vendangeur, l’effort du pressureur, l’amour du caviste, sa vigilance, sa compétence. »
La bouche, pour définir et reconnaître les différents équilibres
Prenez une petite quantité de vin et mâchez-la. autrement, faîtes aller et venir en bouche le somptueux liquide pour examiner son équilibre. Pensez à inspirer un petit filet d’ait tout en mâchant le vin afin de l’expulser par le nez. Ce phénomène de la rétro-olfaction vous permettra de mieux discerner les différents arômes. Même si cela peut vous paraître être un sacrilège, du gaspillage, recrachez. Ce n’est que de cette façon que vous pourrez mesurer sa longueur en bouche.
Boire du vin est en effet tout un ART, mais c’est surtout une véritable expérience sensorielle !