Un nouveau rapport met en lumière les tactiques malhonnêtes utilisées par de nombreux agents immobiliers en France, notamment en continuant à afficher les annonces des propriétés qui ont été vendues
Quelque 62 % des agences immobilières inspectées par l’État ont enfreint la loi.
Plus de 1 000 agences ont été inspectées en 2020, soit parce qu’elles n’avaient pas été inspectées les années précédentes, soit parce qu’elles avaient fait l’objet de plaintes.
Les infractions courantes concernent les informations incomplètes fournies aux clients et les tactiques de vente trompeuses, selon la DGCCRF, l’organisme gouvernemental chargé de la concurrence et des droits des consommateurs.
David Lelong, qui a fondé le site Immobilier-danger.com en tant que source d’information indépendante sur le marché du logement, a déclaré qu’il n’était pas surpris par les chiffres.
« Je suis le marché depuis 15 ans et je le vois assez régulièrement. Cela n’a pas beaucoup changé », a-t-il déclaré.
Les étrangers courent un plus grand risque
Les étrangers courent un plus grand risque d’enfreindre ces pratiques car ils sont susceptibles d’être moins familiers avec les obligations légales des agences, a-t-il ajouté.
Souvent, les honoraires d’agence n’étaient pas clairement visibles dans les vitrines, ou étaient indiqués hors taxe (HT) alors que la loi stipule qu’ils doivent être affichés TTC (TTC).
D’autres annonces ont déclaré que le diagnostic de performance énergétique (DPE) la cote énergétique était en cours (en cours), même si une note alphabétique AG doit être donnée.
Le rapport a également noté que de plus en plus d’inscriptions précisaient que les frais devaient être payés par le vendeur plutôt que par l’acheteur.
Cela pénalise les acquéreurs, qui doivent payer des frais de notaire plus élevés car les frais d’agence sont inclus dans le prix de vente, écrivent ses auteurs.
Les annonces où les frais d’agence doivent être payés par l’acheteur sont également plus informatives car elles indiquent le prix avec et sans frais.
« J’avais l’habitude de conseiller aux gens de changer de mandat pour que les frais d’agence soient dus par l’acquéreur, ce qui pouvait économiser plusieurs centaines d’euros de frais de notaire », a déclaré M. Lelong.
« La loi a changé et il n’est plus possible de modifier ainsi un contrat signé. »
« Pratiques commerciales trompeuses »
Un cinquième des infractions constatées en 2020 concernaient des « pratiques commerciales trompeuses », qui, selon la DGCCRF, sont causées par une concurrence féroce dans le secteur.
Par exemple, continuer à afficher des annonces pour des propriétés déjà vendues ou dont le mandat a expiré, ou des maisons incorrectement répertoriées comme « nouvelles » ou « exclusives ».
Plusieurs mandats comportaient une clause pénale illégale obligeant le vendeur à payer tout ou partie des frais d’agence même si la maison est vendue par un autre agent, ou à payer 50% si les vendeurs trouvent eux-mêmes un acquéreur.
« Le seul intermédiaire qui peut être payé est celui qui a géré la vente, c’est pourquoi les frais sont si élevés car c’est le seul moyen de percevoir une commission », a déclaré M. Lelong.
Les tactiques décrites dans le rapport concerneront davantage les vendeurs que les acheteurs, a-t-il ajouté, car ce sont eux qui peuvent choisir une agence et négocier les honoraires.
C’est également le vendeur qui peut exiger que l’acheteur s’acquitte des frais d’agence.
Il est difficile de savoir quelles entreprises éviter et le seul moyen est de consulter les avis en ligne, selon M. Lelong.
« Toutes les succursales d’une entreprise auront les mêmes pratiques standards mais, selon la personnalité de l’agent, il peut y avoir des tentatives de manipulation.
Il est plus lié à la personne qu’au réseau.
« N’hésitez pas à contacter plusieurs agences, voir comment elles fonctionnent et leur faire expliquer les tarifs.
C’est au moment de choisir un mandat que vous pourrez négocier les honoraires.
La DGCCRF a également mis en avant des méthodes discutables lors de la location des biens, notamment en matière d’état des lieux.
Celle-ci se fait généralement « succinctement (un document d’environ quatre pages) » lors de l’emménagement du locataire, avant de produire « un document exhaustif (environ 20 pages) » à la fin du bail.