Emmanuel Macron et son équipe ont choisi de mettre en œuvre l’article 49.3 de la Constitution afin d’accélérer l’adoption de la réforme des retraites. Cette décision a suscité des réactions vives de la part des opposants, qui ont clairement indiqué leur intention de déposer des motions de censure en réponse. Les observateurs attentifs considèrent que ce débat est loin d’être terminé et que de grandes manifestations pourraient avoir lieu dans les prochains jours pour exprimer une fois de plus leur mécontentement face à cette décision.
Le gouvernement d’Élisabeth Borne a suscité de nombreuses réactions politiques après avoir recouru à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites le jeudi 16 mars dernier à l’Assemblée nationale. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, a déclaré que la décision d’utiliser l’article était un « aveu extraordinaire de faiblesse ». Elle a également ajouté que cela constituait un « échec total » pour Emmanuel Macron et que son parti allait déposer une motion de censure. Jordan Bardella, président par intérim du RN, a également réagi, affirmant qu’il s’agissait d’un « braquage démocratique commis par un gouvernement isolé ».
La présidente du groupe des députés LFI, Mathilde Panot, a pour sa part dénoncé « un basculement autoritaire ». Elle a considéré que cette utilisation démontrait que « nous sommes au premier jour de la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron ». Elle a ajouté que « l’emploi de l’autoritarisme pour faire passer une réforme des retraites que personne ne veut est un aveu de faiblesse suprême ». Elle a appelé à la mobilisation en vue de déposer une motion de censure.
Le député LFI de Seine-Saint-Denis et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, a également critiqué la décision du gouvernement. Il a qualifié le recours à l’article 49.3 de « coup de force antidémocratique » et a souligné que cela constituait une « défaite terrible pour Emmanuel Macron » car le président de la République était minoritaire. Il a également affirmé que cela encouragerait la mobilisation sociale contre la réforme des retraites.
Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat à la présidentielle, a appelé à poursuivre la mobilisation. Il a déclaré que ce texte n’avait « aucune légitimité parlementaire » et a demandé le « retrait » de la réforme. Il estime que « nous avons de bonnes chances d’avoir le dernier mot ».
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a quant à lui dénoncé les « caprices » d’Emmanuel Macron et a demandé au président de la République de retirer son projet de réforme. Boris Vallaud, président du groupe à l’Assemblée, a également dénoncé l’utilisation du 49.3 et considéré qu’il s’agissait d’un « coup de force de plus pour une réforme des retraites brutale et injuste ».
Le président des Républicains, Eric Ciotti, a annoncé que son groupe ne voterait pas de motion de censure, déclarant que « la situation de crise dans le pays ne supporterait pas que l’on porte aujourd’hui un coup fatal à notre démocratie et à nos institutions ». Aurélien Pradié, député du Lot, fera quant à lui le choix ce week-end de voter ou non la motion de censure, considérant que le recours au 49.3 constituait une « faute démocratique gigantesque ».
Sandra Regol, députée EELV, a dénoncé le recours au 49.3 comme un « moment incroyable de reniement de la démocratie ». Julien Bayou, également député EELV, a quant à lui considéré qu’il s’agissait d’une « sorte de braquage et de brutalisation des institutions et un profond mépris pour l’opinion publique et le peuple français ».
Enfin, le groupe LIOT (députés indépendants) a demandé le « retrait immédiat de la réforme des retraites » et « la démission du gouvernement ». Sans réponse, il déposera une motion de censure « transpartisane ».