Dimanche, la dirigeante de l’État a décrit le parti politique d’extrême droite comme étant le « descendant de Pétain ». Il semble que ce terme n’ait pas été bien reçu par le chef de l’État, qui a exprimé son mécontentement mardi à la cheffe du gouvernement.
« On ne doit pas combattre l’extrême droite avec des arguments datés des années 90 et sur des bases morales, cela ne fonctionne plus. » Durant un Conseil des ministres le mardi 30 mai, Emmanuel Macron a repris Elisabeth Borne, comme l’a rapporté un ministre à France Télévisions. La Première ministre avait déclaré précédemment, au cours d’une interview sur Radio J, que le parti d’extrême droite était « l’héritier de Pétain », en référence au maréchal collaborationniste durant l’occupation de la France par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
« Je n’ai jamais entendu Marine Le Pen condamner les positions historiques de son parti, et je pense qu’un changement de nom ne modifie pas les idées ni les racines », avait alors affirmé la cheffe du gouvernement. Le parti Front National, ancêtre du Rassemblement National, a vu le jour le 5 octobre 1972, fondé par des membres d’Ordre nouveau, un mouvement nationaliste né après Mai-68, et des anciens combattants Waffen-SS et collaborateurs de l’Allemagne nazie.
Une lutte axée sur l’efficacité
Toutefois, selon Emmanuel Macron, les arguments utilisés par Elisabeth Borne sont désormais dépassés. Pour le président français, il faut à présent combattre le parti de Marine Le Pen « sur le terrain de l’efficacité ». « Les millions de Français qui votent pour le RN ne sont pas tous des extrémistes. Nous ne convaincrons pas des millions de Français ayant voté pour elle qu’ils sont fascistes », a-t-il ajouté.
D’après un participant au Conseil des ministres, cette déclaration du chef d’État a été faite lors de la discussion sur l’actualité internationale, notamment les élections législatives en Espagne et les éventuelles coalitions entre la droite et l’extrême droite espagnoles.