Ce jeudi, le dirigeant du pays prévoit de faire une série de déclarations concernant la réindustrialisation. Il s’agit du commencement d’une période de plusieurs jours consacrée aux investissements provenant de l’étranger. Voici un aperçu politique réalisé par Jean-Rémi Baudot.
L’Élysée estime qu’il est urgent de renouer le dialogue avec le monde des entreprises à la suite de la crise des retraites pour transmettre un message clair : en France, tout va bien. Plusieurs actions de communication sont prévues pour y parvenir. Tout d’abord, une interview économique du Président sera publiée mercredi soir dans le magazine Challenges. Le lendemain, une stratégie de réindustrialisation sera présentée, avec des délais plus courts pour les futures usines. Vendredi, Emmanuel Macron se rendra à Dunkerque pour officialiser la construction d’une énorme usine de batteries électriques par une entreprise taïwanaise. Enfin, lundi, le traditionnel événement « Choose France » se tiendra à Versailles, où 200 dirigeants d’entreprise internationaux seront reçus par le Président.
Rassurer les investisseurs et vanter les atouts de la France
L’Élysée souhaite ainsi prouver que le climat social ne nuit pas aux affaires. Les principaux conseillers économiques d’Emmanuel Macron insistent sur le fait que la compétitivité de la France n’est plus remise en question et que les investisseurs apprécient notre capacité à mener des réformes. Ils mettent également en avant la stabilité politique et fiscale du pays. Pour l’Élysée, la réforme des retraites semble déjà appartenir au passé, bien que l’agence Fitch ait exprimé des inquiétudes sur la dette française lors de sa récente dégradation.
En réalité, le manque de majorité au Parlement et les tensions sociales n’affectent ni le bilan économique d’Emmanuel Macron ni l’attractivité de la France. Il n’y a pas d’impact significatif sur le PIB. L’Élysée se félicite même d’un nombre record d’investissements étrangers annoncés après la crise des Gilets Jaunes.
Un décalage qui persiste
Lors de l’événement « Choose France » de lundi, Emmanuel Macron devrait attirer un grand nombre d’investissements étrangers. L’Élysée ne communique pas de chiffres, mais s’attend à battre le record de l’année dernière, lorsque 11 milliards d’euros avaient été annoncés. Comment ces annonces seront-elles perçues dans le contexte actuel ? Les images du Président accueillant des dirigeants d’entreprise dans le fastueux cadre de Versailles pourront-elles être mal interprétées ?
Depuis quatre ans, la méthode d’Emmanuel Macron n’a pas évolué, mais il n’a pas non plus réussi à convaincre que les efforts déployés pour attirer investisseurs et usines, ainsi que les aides à l’implantation, sont bénéfiques pour l’emploi, les recettes fiscales et notre modèle social en général. La hausse des investissements étrangers et la baisse du chômage ne suffisent pas à apaiser la colère qui s’installe dans le pays. À tort ou à raison, une partie des Français continue de se sentir éloignée du progrès et de la croissance.