Avant que François Bayrou ne présente sa déclaration de politique générale, les partis politiques se réunissent au ministère de l’Économie afin d’explorer des possibilités de compromis concernant ce document.
Le gouvernement vise à « agir rapidement et efficacement » pour doter la nation d’un nouveau budget. Depuis le début de l’année, les finances publiques de la France sont régies par une « loi spéciale », adoptée en urgence après la chute du gouvernement de Michel Barnier, afin d’éviter une paralysie administrative. Ce texte permet de prélever les impôts et de maintenir les dépenses au niveau de 2024, mais « empêche toute initiative nouvelle », selon Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics.
Pour pallier ce blocage, l’administration dirigée par François Bayrou projette de faire voter un budget complet pour 2025 dans les semaines à venir. Des dialogues en ce sens ont débuté lundi avec divers partis politiques et se poursuivent mercredi au ministère de l’Économie.
Les négociations ont commencé avec des représentants des partis politiques et des groupes parlementaires, dont Marc Fesneau, à la tête du groupe MoDem à l’Assemblée nationale. Une délégation socialiste, comprenant le premier secrétaire Olivier Faure, les présidents des groupes parlementaires Boris Vallaud et Patrick Kanner, et Claude Raynal, le président de la commission des finances du Sénat, a été reçue lundi après-midi. Les représentants du parti Horizons ainsi que Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, avaient rendez-vous mardi matin.
La suite des discussions se tient mercredi à 14 heures avec les responsables communistes, dont le président du parti Fabien Roussel, et les présidents de groupe André Chassaigne et Cécile Cukierman. À la fin de l’après-midi, la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, ainsi que les chefs de groupes Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard, seront accueillis. Le député insoumis Éric Coquerel, en sa qualité de président de la commission des finances à l’Assemblée, sera reçu jeudi après-midi. Les représentants du Rassemblement national seront entendus vendredi.
En parallèle, Amélie de Montchalin, accompagnée de sa collègue du ministère du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, mène aussi des consultations sur le projet de financement de la Sécurité sociale.
Un budget remanié en profondeur
Ces échanges devraient permettre au gouvernement de préciser son projet de budget avant la déclaration de politique générale du Premier ministre, programmée le 14 janvier devant le Parlement. À cette occasion, François Bayrou présentera les grandes orientations du plan financier et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Le gouvernement a indiqué qu’il ne partait pas de zéro, mais reprenait le projet initialement conçu par Michel Barnier, dont le processus législatif avait été interrompu par une motion de censure votée par le Sénat début décembre. Le texte sera cependant « profondément modifié », selon Eric Lombard, le ministre de l’Économie, s’exprimant sur France Inter.
Selon la ministre des Comptes publics, les discussions parlementaires sur le budget reprendront « à partir de la mi-janvier ». « Nous visons l’adoption d’un budget (…) courant février, afin que les Français ne soient plus dans le doute d’ici la fin du mois », ambitionne Amélie de Montchalin. Bien que François Bayrou ait déclaré en décembre dernier espérer une adoption « pour mi-février », il a également exprimé une certaine incertitude quant à la possibilité de respecter ce calendrier.