Le mercredi soir, juste après avoir célébré son 60ème anniversaire dans la capitale britannique, le créateur du célèbre film « Pulp Fiction » s’est arrêté au Grand Rex, un cinéma parisien, pour donner une « master class » sur son dernier ouvrage intitulé « Cinéma Spéculations », qui se concentre sur le cinéma des années 70. Voici ce qui s’est passé.
Quentin Tarantino arrive sur scène tel une vedette du rock, salue le public et prend le temps de savourer les acclamations de la foule avant de s’asseoir. Ce mercredi 29 mars 2023, il est là pour présenter son deuxième livre, Cinéma Spéculations, fraîchement publié aux éditions Flammarion. L’ouvrage mêle détails autobiographiques, anecdotes, analyses et critiques de films des années 70, la période préférée du réalisateur américain.
## Il tournera son prochain film cet automne
À l’entrée du Grand Rex, les spectateurs doivent éteindre leur téléphone portable et le ranger dans une pochette verrouillée. Toutefois, Tarantino ne prévoit pas de faire des révélations fracassantes lors de cette soirée. Il finit par lâcher un scoop, à la toute fin de la « master class » : son prochain film, le dixième et peut-être le dernier, s’appellera The Movie Critic, et le tournage débutera à l’automne. L’intrigue se déroulera en 1977 et ne mettra pas en scène la critique de cinéma Pauline Kael contrairement aux rumeurs sur Internet.
## « Je voulais écrire quelque chose d’à la fois drôle et convaincant »
Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes et directeur de l’Institut Lumière de Lyon, anime cette « conversation » en face du réalisateur. Il questionne Tarantino sur l’écriture de Cinéma Spéculations : « J’ai toujours voulu écrire un livre sur le cinéma, mais je ne savais pas quelle forme il prendrait. Le but était d’écrire quelque chose d’à la fois drôle et convaincant. » Les films choisis pour être évoqués dans l’ouvrage sont ceux pour lesquels il avait « quelque chose à en dire ».
## Exposé très jeune à la violence cinématographique
La conversation aborde ensuite l’enfance de Tarantino, marquée par sa cinéphilie et sa grande érudition, encouragées par sa mère et son beau-père. Grâce à eux, il a été exposé très tôt à la violence cinématographique et à des films pour adultes. À propos de la violence dans ses propres films, il se souvient d’une discussion avec sa mère, qui lui avait expliqué qu’un film ne pouvait pas lui faire de mal.
## Fou rire autour des tics du Nouvel Hollywood
Tarantino est interrogé sur le Nouvel Hollywood, qu’il considère comme une rupture majeure survenue en 1967. Selon lui, les films étaient devenus provocants et les spectateurs étaient effrayés par cette nouveauté. Les « happy endings », jusqu’alors la norme à Hollywood, étaient désormais remplacés par des dénouements tragiques et ironiques.
## De l’influence de « Rocky » dans le retour des « happy endings »
Tarantino expose ensuite comment Rocky a marqué un changement de cap pour les films des années 70 en montrant des personnages confrontés à des problèmes mais qui trouvent des solutions heureuses. Il attribue au film de Sylvester Stallone le retour des « happy endings » à Hollywood.
## Son amour pour Brian De Palma et le 35 mm
Tarantino évoque également sa passion pour Brian De Palma, qu’il considère comme son réalisateur préféré. Il évoque sa première rencontre avec l’auteur de Carrie, après la sortie de Reservoir Dogs en 1992. Enfin, il aborde son amour pour la pellicule et explique pourquoi il a banni le format numérique de sa salle de cinéma, le New Beverly à Los Angeles.
À la fin de la conversation, Tarantino revient lire des extraits de son livre. On est sorti de cette soirée en se disant que le réalisateur semble désormais prêt pour une carrière dans le stand-up. ⊕